Afrique: Intelligence artificielle - Un cadre éthique mondial à mettre en oeuvre

Si l'augmentation des données reste la clé des progrès de l'intelligence artificielle, les règles éthiques sont nécessaires. L'Unesco appelle à sa mise en oeuvre avec la caution des 193 Etats membres.

Alors que plus de mille professionnels de la technologie ont demandé une pause dans le développement des systèmes d'intelligence artificielle, y compris Chat GPT, l'Unesco appelle les pays à mettre en oeuvre sans délai sa recommandation sur l'éthique de l'intelligence artificielle (IA). Ce cadre normatif mondial, adopté à l'unanimité par les 193 États membres, prévoit les garde-fous nécessaires.

« Le monde a besoin de règles éthiques pour l'intelligence artificielle : c'est le défi de notre temps. La recommandation de l'Unesco sur l'IA définit le cadre normatif approprié », a déclaré la directrice générale de l'Unesco, Audrey Azoulay. « Nos États membres ont tous entériné cette recommandation en novembre 2021. Il est aujourd'hui urgent que tous transposent ce cadre sous la forme de stratégies et de réglementations nationales. Nous devons traduire les engagements en actes », a-t-elle rappelé. Cette recommandation constitue le premier cadre normatif mondial pour une utilisation éthique de l'IA.

Cette feuille de route pour les pays décrit comment amplifier les avantages de l'IA tout en réduisant les risques de cette technologie. Le texte comporte non seulement des valeurs et des principes, mais aussi des orientations détaillées de politiques publiques dans tous les domaines concernés. L'Unesco est particulièrement préoccupée par les questions éthiques soulevées par ces innovations dans les domaines de la lutte contre les discriminations et les stéréotypes, y compris sur les questions de genre, de la fiabilité de l'information, de la vie privée et de la protection des données, des droits humains et environnementaux.

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L'autorégulation de l'industrie n'est pas suffisante pour éviter ces préjudices éthiques. C'est pour cette raison que la recommandation de l'Unesco fournit les outils permettant de garantir que les développements de l'IA respectent l'Etat de droit, évitent les préjudices et garantissent que lorsque des préjudices sont causés, des mécanismes de responsabilité et de réparation soient mis en place et soient faciles à solliciter par les personnes concernées.

Cette recommandation est, par ailleurs, assortie d'un outil d'évaluation qui permet à chaque État membre de connaître son état de préparation à la mise en oeuvre de ce texte. Il s'agit d'un outil permettant aux pays de déterminer les compétences et aptitudes requises pour les professionnels du secteur en vue d'établir une réglementation solide de l'IA. Elle prévoit aussi que les Etats rendent compte régulièrement de leurs avancées et de leurs pratiques en matière d'IA, notamment sous la forme d'un rapport périodique remis tous les quatre ans. À ce jour, plus de quarante pays de toutes les régions du monde travaillent déjà avec l'Unesco pour développer ces garde-fous en matière d'IA au niveau national, en s'appuyant sur la recommandation.

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