Le comédien Sylvain Nguma Mbula, dont la dépouille repose à l'Hôpital du cinquantenaire depuis la matinée du 2 avril, a rendu l'âme vers 7h du matin lors de son transfert du centre de santé où il était en soins depuis quelques jours déjà.
L'artiste au physique imposant qui aimait à jouer au militaire forcené et impénitent, d'où le surnom de Commando moto te, est mort d'une crise cardiaque, aux dires de ses proches, notamment le musicien René Lokwa, alias Soso pembe, patron de l'orchestre Mabele elisi dont le défunt comédien fut un temps le manager. Il a expliqué les circonstances de sa disparition dans une vidéo postée deux heures après, accompagné des membres de la famille en pleurs réunis à l'entrée de la morgue de l'Hôpital du cinquantenaire. Comme à l'accoutumée, le programme des obsèques émanera d'une réunion concertée de la famille et des artistes.
Personnage imprévisible à l'humeur variable, Sylvain Nguma Mbula a fait ses débuts au côté d'un autre comédien également atypique, en l'occurrence Ngadiadia Ngadios. C'est dans la troupe Chic choc loyenge que Commando moto te est entré dans l'univers du théâtre populaire où il n'avait pas son pareil. Sollicité pour jouer dans Viva Riva ! de Djo Tunda wa Munga sorti en 2010, il avait décliné l'offre, estimant que le cachet proposé ne lui convenait pas.
Artiste au tempérament bien trempé, il a rappelé au cours d'une interview accordée il y a quelques années qu'il était de la génération de feu Matondo Makiese, alias Sans-souci, et n'avait pas à brader son talent. Aussi, ces dernières années, le comédien avait-il quasiment délaissé ce monde qui avait fait sa notoriété.
Quoiqu'il lui arrivât encore de produire des gags personnels, Commando n'évoluait plus qu'en électron libre ayant choisi de ne plus appartenir à une troupe quelconque. A l'occasion, il participait à l'un ou l'autre projet de ses pairs, du moins ceux qui parvenaient à lui offrir un cachet conséquent. Il était désabusé par le traitement qui ne lui convenait plus. Commando moto te décriait le fait que les chaînes de télévision se montrent exigeantes envers les artistes locaux obligés de monnayer leur passage sur le petit écran alors que les productions étrangères, nigérianes notamment, y passaient gratuitement. Dès lors, il semblait trouver son compte en oeuvrant dans l'administration de Mabele elisi. En effet, il était déjà proche du défunt fondateur de cet orchestre qui portait son nom de son vivant et l'est resté à sa mort jusqu'à en devenir le manager.
