La pratique de certains savoirs devient rare, il y a encore des femmes qui prennent du temps pour tisser les nattes. Dans le département de la Basse Banio, la préservation de la fabrication des nattes traditionnelles constitue un défi pour l'ancienne génération
(Gabonews) : Au quartier Mabounda dans la commune de Mayumba, Esther Bouanga utilise ses heures creuses pour tisser les nattes très recherchées aujourd'hui.
Elle est infirmière. C'est une technologie traditionnelle qu'elle a reçue de ses parents. Esther Bouanga voudrait maintenir et valoriser ce savoir de manier l'artisanat qui est tout un métier. Il faut transférer cette pratique aux jeunes filles surtout, lance notre artisane. La matière de travail est le pandanus , une plante aux épines apparentée aux flores d'ananas.
Le fargo de pandanus est à 10000f, cela peut procurer entre 3 à 5 nattes vendues à 10000f l'unité à Mayumba. "Souvent la clientèle vient de partout. La demande de nattes traditionnelles est abondante à l'approche de la saison sèche, une période propice aux cérémonies de retraits de deuils, de mariages coutumiers. Il y a des familles qui en ont besoin", confie-t-elle.
Au Gabon où se situe la localité de Mayumba, l'artisanat permet des objets décoratifs à l'exemple de la natte. C'est une expression de préservation des pratiques ancestrales. Chez les vili et les lumbu du Gabon, la conservation des savoir-faire est un défi communautaire au-delà du peu d'intéressement des jeunes.
Pour donner de l'éclat à la natte, les femmes trempent les cordes de pandanus déjà polies dans les écorces de certains arbres comme le padouk afin d'obtenir la couleur rouge, des feuilles de certaines essences pour avoir du noir ailleurs l'on peut aussi laisser le matériel dans de la boue noire durant 3 à 5 jours.
Avec l'esprit de solidarité, il y a des gens qui s'organisent peu à peu en association de sauvegarde de l'artisanat authentique, Mayumba pourrait être une plaque tournante au vu du tourisme.