Afrique: Démographie - La population mondiale pourrait ne pas dépasser 9 milliards d'ici à 2050

Les projections des Nations unies sur l'évolution de la croissance mondiale viennent d'être revues à la baisse par des chercheurs de l'initiative Earth4All. D'après eux, la "bombe démographique" redoutée pourrait ne pas exploser, sous certaines conditions.

Combien y aura-t-il d'être humains sur Terre dans dix, vingt, trente ans ? Cette question anime les discussions des démographes et scientifiques depuis des années, qui craignent notamment l'impact de la surpopulation sur l'environnement et l'accès aux ressources naturelles. Conformément aux projections des Nations unies, la population mondiale devrait atteindre les 9.6 milliards en 2050, contre 7.2 aujourd'hui, avant de décroître modérément d'ici à la fin du siècle. Encore que cette baisse pourrait intervenir bien plus tôt qu'annoncé, d'après une nouvelle étude réalisée par des chercheurs du projet Earth4All.

Un pic démographique atteint plus tôt que prévu

Dans un rapport publié en fin de semaine dernière, l'organisation suédoise Global challenges foundation temporise l'expertise onusienne. Les auteurs défendent l'idée selon laquelle l'Organisation des Nations unies (ONU) s'appuierait "exclusivement sur des données démographiques pour extrapoler une tendance historique", tandis que leur approche tient compte des "liens complexes entre les trajectoires de développement socio-économique mondial et les limites planétaires entre 1980 et 2100".

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D'après eux, la population mondiale pourrait culminer à "8,5 milliards de personnes d'ici le milieu du siècle", pour décliner "à environ 6 milliards d'ici à la fin du siècle", sous réserve d'investissements sans précédents en matière de santé, d'éducation, de pouvoir d'achat ou encore de lutte contre la pauvreté. Ainsi, la "bombe démographique" que redoutent de nombreux experts pourrait ne pas exploser, même si la baisse du taux de fécondité telle que observée dans le monde ne suffira pas à elle seule à venir à bout des grands défis environnementaux.

L'autonomisation des femmes

L"autonomisation des femmes serait à l'origine de ce revirement inattendu, c'est-à-dire leur capacité à se réaliser sur le plan économique, familial et social, selon les chercheurs. "Lorsque les femmes sont autonomes, elles expriment en moyenne une préférence pour un équilibre entre ces éléments, ce qui se traduit par un report des grossesses et donc une réduction de la taille des familles", explique le Pr Beniamino Callegari, co-auteur de l'étude commandée par le Club de Rome.

Ce changement serait déjà en cours, le taux de fécondité au niveau mondial étant passé de 2.3 enfants par femme en moyenne en 2021 (contre 5 dans les années 1950). Et il devrait atteindre 1.8 d'ici à 2100, selon l'ONU. Dans leurs conclusions, les experts vont à l'encontre des idées reçues selon lesquelles plus un pays est peuplé, plus graves seraient les conséquences pour l'environnement. Pour Jorgen Randers, co-auteur de The Limits to Growth, "le principal problème de l'humanité est la consommation de carbone et de biosphère de luxe, et non la population".

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