Les risques d'effondrement de maisons et de murs de soutènement se multiplient à Antananarivo. Les précipitations augmentent les menaces.
Des habitants d'Ambondrona- Tsiazotafo ont rendu, hier à midi, un dernier hommage à leurs voisins qui ont péri sous les décombres de leur maison à Behoririka, vendredi dernier. Depuis cette catastrophe, ils sont vigilants. D'autres « vieilles » maisons risquent de s'écrouler dans leur quartier. « Nous installons notre matelas dans l'atelier, la nuit. Nous ne dormons plus dans notre chambre, suivant les recommandations des sapeurs-pompiers qui sont venus constater la maison à côté, vendredi.
Elle peut s'effondrer à tout moment et s'écrouler sur notre maison. », témoigne Rock Rakotonomenjanahary, un cordonnier, à Tsiazotafo-Ambondrona. La maison en question se trouve au bord de la route principale et est inhabitée depuis un certain temps. Il y a un accès pour les habitants des maisons construites au second et au troisième plan. Et c'est cet accès qui est dangereux. Vendredi, une partie de ce bâtiment s'est effondrée sur les escaliers qu'utilisent ces riverains pour accéder à la route principale. « Des sapeurs-pompiers ont annoncé qu'ils vont venir démolir la partie dangereuse. Nous les attendons. », indique un responsable du fokontany Ambondrona-Tsiazotafo. D'autres bâtiments devraient être démolis dans ce quartier.
Drapeaux rouges
Ce responsable du fokontany affirme qu'il y a au moins deux maisons qui menacent de s'effondrer. « Le propriétaire de la première n'est pas à Madagascar. Elle est occupée par des gardiens. Nous avons demandé à ces personnes de quitter le lieu. Elles ont refusé, prétextant qu'elles n'ont nulle part où aller. Elles ont fait une lettre d'engagement, indiquant qu'elles sont responsables des dommages que pourrait causer le bâtiment. Quand à la seconde, les sapeurs-pompiers ont constaté le danger,
il s'avérerait qu'il n'est pas encore très grave. », enchaîne cette source.Les précipitations qui se sont abattues sur Antananarivo ces derniers temps multiplient les risques d'effondrement qui planent dans la capitale, depuis le début de la saison des pluies. « Les quartiers auxquels des drapeaux rouges ont été accrochés sont les plus dangereux (ndlr : la colline de Manjakamiadana ) », souligne le colonel Tiana Razafimanahaka, chef de corps des sapeurs-pompiers de Tsaralalàna. Il invite les riverains à guetter et à signaler les maisons et les murs de soutènement qui présentent des menaces dans leur entourage, notamment les maisons traditionnelles. « Soyez vigilants ! », lance-t-il.