Congo-Kinshasa: Les familles des victimes de l'altercation entre militaires et membres de l'Unafec dénoncent l'inaction du gouvernement

Le parquet militaire a envoyé lundi 3 avril au tribunal les dossiers de deux militaires soupçonnés d'être les auteurs des coups de feu à Lubumbashi qui ont tué les jeunes affiliés à l'Unafec, parti allié à la majorité. Les familles se disent en colère car elles estiment que le gouvernement les « considère comme des objets ». Les autorités ont revu le bilan à la baisse dimanche, passant de 12 à 8 morts, quand l'Unafec parle de 21 morts. Lundi encore, les membres des familles de 16 victimes se sont présentées au parquet militaire, accompagnées de leurs avocats.

Visage triste et la voix tremblante, Sébastien Muyaka recherche encore son fils de 16 ans, disparu depuis l'altercation entre les militaires et les militants de l'Unafec.

Ce lundi, il était au parquet militaire. « Mon fils est un écolier. Il était renvoyé de l'école pour n'avoir pas payé les frais de l'école, il est allé jouer au terrain de football et c'est là qu'il a été surpris. On n'a pas encore retrouvé son corps », nous raconte-t-il.

Le neveu de Mme Ngoy Ilunga, 19 ans, serait aussi décédé lors de ce drame. Également écolier, son corps n'a toujours pas retrouvé, elle est en colère : « Jusque-là, il n'y a aucune action du gouvernement, nous avons perdu des enfants ! Là, on nous fait marcher, et en plus, on ne nous reçoit pas. Nous avons l'impression qu'on nous considère comme des objets et non comme des humains. »

Maître Pèlerin Kaumba, avocat du collectif des victimes, assure lui que le dossier avance devant la justice militaire. « Samedi, nous étions venus avec les membres de trois familles, ils étaient identifiés par l'auditeur. Lundi, nous étions là avec d'autres personnes pour qu'on puisse les auditionner. Nous avons vu le magistrat instructeur du dossier. Il nous a dit que le dossier est déjà envoyé au tribunal militaire. »

Pour l'heure, les familles des victimes attendent l'ouverture du procès dans les prochains jours. Les présumés auteurs, eux, encourent la peine de mort.

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