Ces perturbations surviennent alors qu'un éboulement le 24 décembre avait totalement suspendu le fonctionnement de l'unique ligne de chemin de fer du pays pendant de longs mois.
À peine avait-il repris du service que voilà le chemin de fer gabonais de nouveau bloqué. Selon la société d'exploitation Setrag, le fourgon à bagages d'un train de voyageurs est sortie de la voie. Le convoi a finalement pu reprendre sa marche jusqu'au terminus en périphérie de Libreville. Dans le même temps, le déraillement du train de marchandises 5111 entre Mouyabi et Ivindo, dans le nord-est du pays, a entraîné des dégâts matériels. Selon la Setrag, des travaux de réhabilitation sont en cours, mais le gouvernement a demandé la suspension du trafic passager jusqu'à nouvel ordre. « Les équipes sont à pied d'oeuvre pour rétablir la circulation dans les meilleurs délais », dit la société.
Cette interruption survient trois jours seulement après la reprise complète du trafic du Transgabonais. Son unique voie de chemin de fer avait été bloquée plus de trois mois après un éboulement, forçant les autorités à organiser un pont aérien.
Le rail, long de 648 km, inauguré en 1978, permet de désenclaver des régions entières et de transporter de précieux minerais. Le chemin de fer transporte 6 millions de tonnes de marchandises et 330 000 voyageurs par an. Il s'étend sur des sols difficiles, traverse des forêts denses ou des marécages. En 2015, un vaste plan de remise à niveau avait été lancé. Ghislain Malanda, président du syndicat des agents du ministère des Transports, parle néanmoins d'un chemin de fer « vieillissant, surexploité, et inadapté au contexte actuel ». Le syndicaliste demande qu'un examen et une réfection totale de la ligne soient réalisés. Sinon, il craint, à terme, « une catastrophe à grande échelle ».