La polémique enfle, depuis quelques semaines, autour de l'érection en cours d'un mur de clôture à l'Université de Kinshasa (UNIKIN).
Pour le Comité de gestion, initiateur de ce projet, le but est de sécuriser ce site universitaire contre la pression sociale des populations environnantes et la spoliation de son terrain. Du coté des étudiants, on estime que les fonds déboursés pour réaliser cet ouvrage auraient dû servir à la construction des nouveaux auditoires vu qu'ils étudient, d'après eux, dans de mauvaises conditions.
Depuis quelques semaines, une grande partie de l'aile de l'UNIKIN qui donne vers les quartiers Kindele et Mbanza-Lemba est clôturée par un mur. Cette construction va se poursuivre sur le reste du site universitaire.
Pour de nombreux étudiants, l'érection de ce mur n'était pas une priorité. Ils estiment que cet argent aurait pu servir à construire de nouveaux auditoires, en vue d'améliorer leurs conditions d'études.
« Ce n'est pas une bonne idée. Pour moi il faut construire pour nous des auditoires que commencer à clôturer l'université », a déclaré un étudiant en faculté des Sciences.
De son côté Jean-Marie Kayembe, recteur de l'Université de Kinshasa indique que ce mur est érigé pour des raisons sécuritaires :
« Des questions sécuritaires constituent également des questions primordiales. Donc nous ne sommes pas en train de déshabiller St Pierre pour habiller St Paul, mais nous sommes en train de résoudre des problèmes d'une dimension multiple qui nécessite une approche raisonnée en passant par différentes priorités ».
Le recteur de l'UNIKIN est conscient que « Les enseignements se donnent dans des conditions pas toujours très faciles ».
Il espère « pouvoir dans un avenir relativement proche récupérer ou plutôt améliorer ces conditions ».
L'UNIKIN dispose de plus de 200 hectares de terre située entre les communes de Lemba et Mont-Ngafula, en dehors de ses 480 hectares à Ndjili Brasserie, destinés à sa faculté des sciences agronomiques.