Ziguinchor — L'Inspection régionale des Eaux-et-Forêts (IREF) de Ziguinchor (Sud) a dans le cadre de la préservation des ressources forestières établi sur une période de cinq ans 230 procès-verbaux constatant des infractions forestières, a-t-on appris lundi de l'Inspecteur régional des Eaux-et-Forêts de Ziguinchor, le lieutenant-colonel Ismaïla Niang.

Ziguinchor, 3 avr (APS) - L'inspection régionale des Eaux et Forêts (IREF) de Ziguinchor (Sud) a établi en cinq ans 230 procès-verbaux constatant des infractions forestières, a révélé, lundi, de l'inspecteur régional des Eaux et Forêts de Ziguinchor, le lieutenant-colonel Ismaïla Niang.

"En matière de contentieux, dans les cinq dernières années, on a compté 230 procès-verbaux pour des infractions liées à la foresterie. Et pour l'année 2022 seulement nous avons compté 128 procès-verbaux", a-t-il déclaré.

Il s'exprimait dans un entretien accordé à l'APS en prélude de la commémoration, mardi, du 63e anniversaire de l'accession du Sénégal à la souveraineté internationale sur le thème : "Forces de défense et de sécurité et préservation des ressources naturelles".

Ces procès-verbaux servent à constater des infractions forestières. Celles-ci sont punies d'amendes pécuniaires variant selon le type d'infraction ou de peine d'emprisonnement, sur la base du Code forestier.

Il a indiqué que dans le cadre de la lutte pour préserver et conserver les ressources forestières de la région, les agents des Eaux et Forêts ont réussi également à mettre un terme aux trafics transfrontaliers de bois et d'autres produits forestiers.

"A Ziguinchor, durant les cinq dernières années, il y avait par rapport à ce trafic transfrontalier clandestin au moins une dizaine de camions par mois qui échappaient à notre contrôle", a-t-il signalé. Cette situation appartient aujourd'hui au passé "grâce à un travail remarquable" des agents des Eaux-et -Forêts, s'est-il réjoui.

Les opérations de préservation des ressources des forêts ont pu aboutir dans la région à la réouverture du poste forestier de Bissine, un village situé dans la commune d'adèane (Niaguis), a-t-il informé.

Il a souligné que "le retour de la paix dans cette zone a permis au service forestier de Ziguinchor de rouvrir le poste forestier de Bissine", avec à la clé des ((résultats probants".

Le potentiel forestier de Ziguinchor menacé par le trafic de bois et les feux de brousse

Cependant, en dépit de ces efforts, le potentiel forestier de la région de Ziguinchor est sous la menace de trafics de ressources forestières et des feux de brousse, a-t-il alerté.

"La dégradation des ressources forestières débouche sur des conflits sociaux, ou encore de la rivalité, des facteurs d'instabilité, d'insécurité et de pauvreté", a-t-il ajouté.

C'est ce qui justifie, à l'en croire, "la nécessité de prévenir davantage ces facteurs d'instabilité en gérant au mieux ces forêts afin qu'elles soient encore et encore des facteurs de développement".

Ziguinchor a 63% de couverture végétale

"La région de Ziguinchor, a-t-il rappelé, est essentiellement forestière avec une couverture végétale de 463.164,9 hectares, soit 63% de sa superficie".

"Ziguinchor, a-t-il poursuivi, a aujourd'hui des produits forestiers ligneux et des produits forestiers non ligneux qui génèrent des revenus aux populations ruraux".

Il a indiqué que 75% des ménages ruraux profitent des revenus générer par ces ressources forestières.

"En termes de contribution à la fiscalité, a-t-il relevé, nous avons plus de 100 millions francs CFA de recettes forestières. L'exploitation des ressources forestières, génère un chiffre d'affaires, de plus de 2,5 milliards de francs CFA".

Ceci, selon lui, est l'illustration de l'importance des ressources forestières pour l'économie nationale.

Concernant le thème choisi cette année pour le défilé du 4 avril, il a expliqué, qu'il va permettre d'informer et de conscientiser les populations sur la nécessité de préserver ces ressources naturelles destinées au peuple sénégalais.

"Notre mission, a-t-il expliqué, c'est une gestion durable du potentiel forestier et sa biodiversité. Nous devons satisfaire aussi les besoins des populations en biens et services forestiers".

L'IREF de Ziguinchor a salué la collaboration des forces de défense et de sécurité dans la préservation des écosystèmes forestiers de la région de Ziguinchor.

"Les forces de défense et de sécurité, a-t-il souligné, ont comme mission de défendre le territoire national, de protéger les personnes et les biens".

"Elles mènent également ensemble des actions de patrouilles, des séances de sensibilisation des populations pour préserver les ressources naturelles de la région", a-t-il ajouté.

"Des séances de sensibilisation sur le trafic du bois et sur la lutte contre les feux de brousse, a-t-il encore soutenu, sont régulièrement menées avec l'Armée".

Officiellement la région de Ziguinchor est fermée à toute forme d'exploitation du bois.