Congo-Brazzaville: Gouvernance électorale - La biométrie avant les prochaines élections

Réuni en session ordinaire le 4 avril à Brazzaville, le Comité de suivi de la Convention pour la paix et la reconstruction du Congo a recommandé au gouvernement de finaliser les « prérequis indispensables » à la réalisation de la biométrie, notamment le Recensement général de la population et de l'habitation (RGPH) et la réforme et la modernisation du système de l'état civil.

Le commissaire général du comité de suivi, Marius Mouambenga, a rappelé qu'à l'issue des élections législatives et locales de 2022, les observateurs nationaux et internationaux avaient relevé que des anomalies subsistaient encore. « A cet effet, le comité de suivi a mis en place cinq groupes de travail qui ont étudié dix thématiques, et fait des propositions et recommandations pour préparer dès maintenant les élections sénatoriales de 2023, l'élection présidentielle de 2026 et les législatives de 2027 en toute quiétude », a-t-il souligné.

Le comité de suivi a également suggéré que toutes les questions liées à l'organisation transparente des élections soient traitées au quotidien par des institutions et structures concernées au lieu d'attendre les périodes électorales.

Les participants à cette session ont suivi quatre communications dont celles relatives à « La gestion des listes électorales et des cartes d'électeurs sans faute en République du Congo dès les sénatoriales de 2023 et la présidentielle de 2026 » et le point sur « La mise en oeuvre des recommandations du dialogue politique de Sibiti de 2015 dont la biométrie en particulier ». Exposant sur la première communication susmentionnée, le directeur général des Affaires électorales, Antoine Evoundou, a rappelé que la gouvernance électorale est une question partagée entre son institution et la Commission nationale électorale indépendante (CNEI).

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Selon lui, la mise en oeuvre de la biométrie est subordonnée à l'organisation du RGPH et la réforme ainsi que la modernisation du système de l'état civil. Les sénatoriales étant un scrutin au suffrage universel indirect, les autorités envisagent d'instaurer la biométrie à partir de la présidentielle de 2026. Mais, avant d'y arriver, les différents acteurs devraient s'accorder sur le type de fichier biométrique à expérimenter. Pour Antoine Evoundou, une réflexion préalable est prévue en 2024.

Développant le thème sur « La mise en oeuvre des recommandations du dialogue politique de Sibiti de 2015 dont la biométrie en particulier », Chris Antoine Walembaud a rappelé que les participants avaient formulé vingt-quatre recommandations dont douze sur la gouvernance électorale et douze sur la réforme des institutions. Huit ans après, la recommandation portant sur la biométrie n'a toujours pas été, a-t-il dit, mise en oeuvre par le gouvernement.

C'est ainsi qu'il a exhorté les pouvoirs publics à mettre en oeuvre cette recommandation, gage d'une transparence électorale qui mettra le pays à l'abri de tout conflit issu des élections. « Toutes concertations organisées en vue d'obtenir des scrutins électoraux transparents et apaisés dans notre pays ont toujours fait le point de la non mise en oeuvre de la biométrie. La mise en oeuvre de la biométrie est une affaire du gouvernement et non du comité ad hoc », a-t-il précisé, au nom du comité ad hoc pour le suivi et l'évaluation des recommandations du dialogue de Sibiti, vantant quelques avantages de la biométrie.

Des recommandations

Outre l'implémentation de la biométrie, le comité de suivi a recommandé le renforcement des capacités de tous les membres des bureaux de vote ; la formation continue des acteurs électoraux et des délégués des candidats ; la réforme urgente du système actuel de production et de distribution des cartes d'électeurs. Il s'agit aussi de l'acheminement à temps du matériel électoral ; l'établissement plus efficient des listes électorales ; la mise en oeuvre effective de la recommandation relative à la réforme de l'état civil et la biométrie ; l'augmentation du nombre des bureaux de vote aussi bien pour le vote spécial de la Force publique que le vote général ; l'éclairage plus moderne des bureaux de vote ; l'amélioration de la qualité du matériel électoral.

« Le rituel des concertations à l'approche de chaque élection suppose que les efforts sont encore à fournir pour améliorer davantage le système de la gouvernance électorale au Congo. Le comité de suivi, pour sa part, en tant que force de propositions, ne ménagera aucun effort pour que toutes les questions concernant la gouvernance électorale soient traitées et réglées à temps », a martelé Marius Mouambenga.

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