Afrique: Production de blé au Sénégal - Des tests concluants à Sangalkam et Bud Sénégal

Blé ( photo d'archive).
4 Avril 2023

Le ministre de l'Agriculture a visité, samedi, les champs d'expérimentation de blé dans la zone des Niayes. Au terme de sa visite à la station de l'Isra de Sangalkam et sur les terres de Bud Sénégal, le ministre s'est dit satisfait de la maturation des épis avant d'annoncer la mise à l'échelle à partir de novembre prochain.

RUFISQUE- Le Sénégal est en passe de réussir son pari de devenir un pays producteur de blé. C'est ce qui ressort de la visite effectuée, samedi, par le ministre de l'Agriculture, de l'Équipement rural et de la Souveraineté alimentaire sur les champs d'expérimentation de blé des sites de l'Institut sénégalais de recherches agricoles (Isra) à Sangalkam et de Bud Sénégal, dans la commune de Diamniadio. Une initiative lancée par Aly Ngouille Ndiaye après sa participation à la Cop 27 en novembre 2022 à Charm El Sheikh, en Égypte. Imprégné de l'expérience égyptienne, le ministre a voulu implémenter le modèle sur les terres sénégalaises, notamment dans la zone des Niayes et au nord du pays.

« L'Égypte avait connu un déficit important de blé. Aujourd'hui, certes, elle n'est pas encore autosuffisante, mais ce pays a réalisé des progrès importants dans ce sens », souligne Aly Ngouille Ndiaye, rappelant qu'il y a d'autres pays africains qui étaient importateurs nets de blé il y a quelques années, et qui sont devenus aujourd'hui exportateurs. Le Sénégal a ainsi voulu s'inspirer de ces expériences réussies pour les implémenter sur place. « J'ai demandé à mon homologue égyptien de nous donner des semences. Aujourd'hui, voici le résultat », dit Aly Ngouille Ndiaye, visiblement satisfait.

En effet, les essais semblent concluants sur les cinq champs (les deux sont à Dakar Isra et Bud Sénégal, les trois autres sont dans la zone nord). Quatre variétés de blé y sont expérimentées (trois variétés tendres et une variété de blé dur). Ces résultats prometteurs permettent d'envisager déjà une production de semences de blé en quantité et en qualité et une mise à l'échelle à partir de novembre prochain. « Ce que nous avons vu ici nous encourage, cela montre qu'avec le type de sol que nous avons ici, nous pouvons faire du blé », se félicite le ministre.

Il fonde son optimise sur le fait que les rendements attendus sont de loin supérieurs à ceux qui sont dans les fiches données par les partenaires égyptiens. « Cela veut dire qu'on a un potentiel important, donc je pense qu'on pourra, dès novembre 2023, augmenter les superficies », espère M. Ndiaye. Il table sur 1000 ha pour commencer, mais avec l'appui de partenaires privés, il envisage d'aller jusqu'à 5000 ha. « De toute façon, nous allons accompagner les producteurs, a-t-il promis. Mais il faut régler le problème de l'eau et je pense que là aussi, on va s'y atteler rapidement ».

De belles perspectives

Aly Ngouille Ndiaye se dit convaincu que de bonnes perspectives se présentent pour la production de blé au Sénégal, mais aussi pour l'agriculture en général, en perspective de l'atteinte de la souveraineté alimentaire. Mais pour cela, « il n'y a pas de secret, il faut investir et beaucoup travailler ». Et le cas échéant, les résultats suivront. À en croire le ministre, il faut oser les paris comme il a eu à le faire sur cette importation de semence de blé, malgré les réticences de certains chercheurs.

Le maire de Diamniadio a fait un vibrant plaidoyer pour la préservation des terres de Bud Sénégal qui font l'objet de morcellement par des promoteurs immobiliers, alors que c'est une zone à vocation essentiellement agricole. « Ce que nous avons vu tout à l'heure me conforte dans ma conviction de la nécessité de préserver cette zone agricole. Tout le monde sait que cette terre de Bud Sénégal, qui était exploitée par des Américains, est l'une des plus fertiles du pays », a plaidé Mamadou Moulaye Guèye.

En marge de la visite du périmètre d'expérimentation du blé, le ministre a rencontré les acteurs de la filière tomate dans la zone. Ces exploitants, qui disposent d'un bail sur une superficie de 200 ha, sont aujourd'hui confrontés à un manque d'eau et d'équipements. Ils ont demandé au ministre de les intégrer dans les appuis matériels que l'État octroie aux producteurs des autres régions du Sénégal. « Notre problème majeur, c'est l'eau. Aujourd'hui, nous exploitons 30 ha mais si nous avions assez d'eau nous pourrions exploiter les 200 ha et ainsi créer des milliers d'emplois pour les jeunes », explique Mansour Sow, président du mouvement des producteurs primaires Ex-Bud Sénégal. Il renseigne que le rendement (60 tonnes à l'hectare pour la tomate et 80 tonnes à l'hectare pour l'oignon) est excellent grâce à la fertilité des sols.

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