À Maurice, l'Église catholique s'inquiète du « non-respect de la séparation des pouvoirs » et de « la menace qui pèse sur l'indépendance des institutions ». Ces critiques ont été émises par le chef de l'Église catholique, le cardinal Maurice Piat. Elles interviennent à un moment où une série de scandales éclabousse le pouvoir.
Le message du cardinal Maurice Piat, à quelques jours de la fête de Pâques, a eu une résonance nationale et a provoqué sans tarder réactions et débats. La presse fait état d'une visite, 24 heures après, du Premier ministre adjoint au siège de l'Église à Port-Louis. Mais le gouvernement est resté silencieux, alors que l'opposition estime que « la prise de position du cardinal Piat est un tournant pour le pays ».
Ces sérieuses préoccupations exprimées par l'église font suite à une série d'affaires qui éclaboussent l'image de la police et celle du pouvoir.
Dans une allusion à des critiques qu'aurait exprimé le Premier ministre, Pravind Jugnauth, envers la justice, le chef de l'Église catholique regrette « un manque de respect pour la séparation des pouvoirs, quand certains se permettent de critiquer les décisions d'un magistrat et d'un directeur des Poursuites publiques ».
Pour le cardinal Maurice Piat la gestion des affaires nationales a pris des proportions dramatiques: « Je pleure, dit-il, quand je vois que l'indépendance des institutions est menacée, que les fondations de notre démocratie sont ébranlées. (...) J'avoue que je suis triste et inquiet pour mon pays lorsque je vois que l'injustice et la corruption sont tolérées. »
Le chef de l'Église a cité alors une affaire qui interpelle la population actuellement : celle d'un Mauricien, Jean Hubert Celerine, surnommé Franklin, condamné par contumace à La Réunion en 2021 pour trafic de drogue, continuait ses activités à Maurice parce que la demande d'extradition de la justice réunionnaise est restée un an et demi dans un tiroir au ministère de la Justice à Maurice.