ALGER — Le ministre des Finances, Laziz Faid, a indiqué, mardi à Alger, que son secteur avait pris une batterie de mesures concernant l'octroi de crédits par les banques pour la promotion de l'investissement et la lutte contre la bureaucratie.
Cette déclaration a été faite lors d'une séance plénière à l'Assemblée populaire nationale (APN) consacrée à l'examen du projet de loi monétaire et bancaire, présidée par le vice-président de la chambre basse du Parlement, Ghali Lansari, en présence de la ministre des Relations avec le Parlement, Basma Azouar.
Concernant "la bureaucratie dans les banques, les conditions rigoureuses pour l'octroi des crédits ainsi que les quotes-parts de financement qui ne favorisent pas l'investissement", le ministre a répondu que "les banques commerciales notamment publiques qui financent principalement l'économie et l'investissement ont octroyé plus de 11.000 mds DA de crédits fin 2022 dont 75% destinés à l'investissement et 55% au secteur privé".
Conformément aux instructions du ministère des Finances, la durée de traitement des dossiers de crédit a été réduite à un mois au maximum, tous types de crédits confondus", a ajouté M. Faid.
Les banques ont lancé des projets permettant la numérisation des demandes de crédits et la mise en place d'un système de suivi à distance par internet des demandes, d'après le ministre.
Pour ce qui est des quotes-parts de financement, le ministre des Finances a expliqué qu'ils diffèrent d'une banque à l'autre, tout dépend de la rentabilité du projet et des garanties offertes.
S'agissant de la situation des projets gelés, le ministre a indiqué qu'à la faveur "de l'évolution positive des ressources financières de la trésorerie publique, les pouvoirs publics ont décidé de lever le gel sur les projets à priorité sectorielle ou régionale".
Selon la situation jusqu'au 23 mars 2023, l'autorisation de programme global concernée par la levée de gel, s'élève à 346 milliards de DA et ce pour la réalisation de 550 projets publics. Le taux de levée du gel est de 23 % par rapport à la totalité des opérations concernées par le gel.
Concernant la commission de stabilité financière, le ministre a rappelé que cette commission responsable du contrôle préventive global et la gestion des crises, est composée de représentants de haut niveau des établissements financiers non bancaires et de représentants du ministère des Finances et du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs, en sus des directeurs exécutifs de la banque d'Algérie.
Il est recommandé de doter cette commission de compétences professionnelles représentant les secteurs concernés directement par la supervision des risques et la prévention des crises financières.
Sur la problématique liée à la présidence par le gouverneur des différentes commissions à l'image de la commission de la stabilité financière et la commission nationale du paiement, il a affirmé que ces commissions demeurent "indépendantes" dans la prise de décision car elles sont composées de représentants de tous les secteurs concernés par les affaires de supervision, de stabilité financière et de paiement.
Concernant l'ouverture des bureaux de change, le ministre a affirmé que la Banque d'Algérie est en train de mettre en place les textes réglementaires relatifs à la création et au fonctionnement de ces bureaux qui seront prêts dès que la loi sur la monnaie et le crédit entrera en vigueur, ajoutant que ces bureaux pourront être ouverts dans différents points stratégiques (aéroports, ports, zones touristiques), et à travers les différentes villes et wilayas pour attirer les devises, tout en révisant la marge bénéficiaire de ces bureaux.
En ce qui concerne l'augmentation de l'allocation touristique, le ministre a fait savoir qu'une étude "est en cours de réalisation par la Banque d'Algérie à cet égard".
S'agissant de la protection des gestionnaires, M. Faid a indiqué que la protection des banquiers et des institutions financières, notamment en ce qui a trait aux sanctions découlant des procédures administratives relatives à l'octroi de prêts, "est garantie dans le cadre du nouveau projet de loi".
Pour ce qui est du rôle de la Banque d'Algérie dans la stabilité des prix, il a souligné que "l'inflation est due, actuellement, à des raisons non monétaires et à des facteurs exogènes multiples comme les perturbations de la chaîne d'approvisionnement causées par la pandémie de Covid- 19, qui ont entraîné une pénurie de certains produits et une augmentation des prix des produits disponibles, ainsi qu'une demande accrue dans certains secteurs, entrainant une hausse des prix".
Il a en outre affirmé que "la gestion de l'inflation est un défi complexe et que les banques centrales disposent d'outils limités pour la maîtriser".