Afrique: Immigration illégale - Le Royaume-Uni va héberger des migrants sur des sites militaires et des bateaux

Le gouvernement britannique a annoncé, le 5 avril, que deux sites militaires désaffectés seraient utilisés pour héberger des migrants et envisage de faire de même sur des bateaux dans le cadre de son arsenal pour lutter contre l'immigration illégale.

En 2022, un nombre record de migrants (plus de 45 000) a atteint les côtes anglaises en traversant la Manche à bord de petites embarcations, ce qui a contribué à submerger le système d'asile britannique. Le gouvernement conservateur entend dissuader les migrants en situation irrégulière de venir au Royaume-Uni et en a fait l'une de ses priorités alors que les plans successifs des dernières années n'ont pas permis d'endiguer le phénomène. Il veut les envoyer au Rwanda, un projet suspendu à des décisions de justice.

En décembre dernier, le Premier ministre, Rishi Sunak, avait annoncé qu'il voulait réduire de moitié la facture de l'hébergement des demandeurs d'asile dans des hôtels ( 2,3 milliards de livres sterling, soit 2,6 milliards d'euros) par an aux contribuables britanniques, a déclaré le secrétaire d'Etat à l'Immigration, Robert Jenrick. "L'hébergement des migrants doit répondre à leurs besoins essentiels, rien de plus", a-t-il estimé.

"Nous ne pouvons pas risquer de devenir un aimant pour les millions de gens qui sont déplacés chaque année et qui cherchent de meilleures perspectives économiques", a-t-il poursuivi, dévoilant la localisation de deux sites militaires dans l'Essex et le Lincolnshire et d'un troisième site, non militaire, dans l'East Sussex. Le projet vise à terme à accueillir des milliers de demandeurs d'asile.

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En outre, le gouvernement continue à "explorer la possibilité d'héberger des migrants sur des bateaux", a-t-il ajouté. Cette éventualité a fait les gros titres mercredi matin et a été dénoncée par les organisations de défense des demandeurs d'asile. Dans l'espoir de lever les réticences localement, il a souligné que les lieux offriraient des services médicaux de base et seraient gardés en permanence. Les collectivités locales bénéficieront des aides.

Selon les médias britanniques, le ministre des Affaires étrangères, James Cleverly, est opposé à l'ouverture d'un tel site dans sa circonscription. "Bien que cette décision ne soit pas le résultat que mes administrés et moi attendions, j'ai reçu des assurances que la sécurité de la population resterait au premier plan", a-t-il écrit. Le Refugee Council, qui vient en aide aux réfugiés, s'est dit "profondément préoccupé par les projets du gouvernement", jugeant les solutions annoncées "totalement inadaptées" aux besoins des demandeurs d'asile.

La Croix-Rouge britannique a, quant à elle, par la voix de son directeur du soutien aux réfugiés, Alex Fraser, fait valoir que "les sites militaires, par leur nature même, peuvent traumatiser de nouveau des gens qui ont fui la guerre et les persécutions". Auparavant, le gouvernement avait annoncé un plan pour reloger 8 000 Afghans arrivés au Royaume-Uni légalement après avoir fui les Talibans, et qui se trouvent toujours dans des hôtels, suscitant des critiques de la part de l'opposition comme des associations de défense des réfugiés.

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