Afrique: La longueur d'avance de Kagamé

Le Front patriotique rwandais (FPR) a tenu, dimanche dernier,son 16e congrès ordinaire. A l'issue de cette instance statutaire, le président rwandais, Paul Kagamé, a été réélu à la tête du parti au pouvoir pour un mandat de 5 ans, avec un score stalinien. En effet, M. Kagamé est passé haut la main avec 99,8 % des voix devant son challenger, l'ambassadeur du Rwanda en Indonésie, Abdul Karim Harerimana qui n'a obtenu que 3 voix sur les 2 102 votants. Au sein de l'organe dirigeant, les militants du FPR ont aussi placé leur confiance, pour la première fois de l'histoire de leur parti (créé en 1987), en une femme au poste de vice-présidence en la personne de Consolée Uwimana.

Cette élection du nouveau bureau du FPR intervient à plus d'une année de la présidentielle prévue en août 2024 au Rwanda. Avec ce plébiscite pour un mandat de cinq ans à la tête du FPR, le président Kagamé se présente comme le candidat naturel de son parti pour la présidentielle de 2024.Cependant, l'homme fort de Kigali fait durer le suspense. Il ne s'est pas encore prononcé sur son éventuelle candidature.

Même si le président sortant ne s'est pas encore exprimé sur ses intentions réelles quant au rendez-vous de 2024, son parti a déjà donné le ton. En effet, les militants du FPR voient en la personne du président Kagamé leur candidat favori au regard de son leadership. Aujourd'hui, il jouit d'une popularité aussi bien sur le plan national qu'à l'international. Il a acté la libération de son farouche opposant, Paul Rusesabagina, détenu pendant plus de 900 jours derrière les barreaux. Ce dernier avait été condamné à 25 ans pour « terrorisme ».

Cette décision a été saluée par le président américain Joe Biden. En sus de cette bonne presse, le président rwandais bénéficie d'une largesse sur le plan juridique. La modification de la loi fondamentale intervenue en 2015 lui confère le droit de se présenter jusqu'en 2034. Fort de ces atouts et des résultats acquis durant les 23 ans passés à la tête du pouvoir, le président sortant dispose d'une longueur d'avance sur ses concurrents pour les élections de 2024. Cependant, le FPR ne doit aucunement pas dormir sur ses lauriers car beaucoup de choses peuvent se passer avant les élections, le Rwanda faisant encore face à de nombreux défis.

L'un des plus emblématiques, reste la question du chômage, en particulier chez les jeunes qui demeure encore élevé. En effet, les derniers chiffres de l'Institut national des statistiques montrent qu'en novembre 2021, le taux de chômage était passé à 23,8% contre 19,4% en août de la même année. Outre cette question, le pouvoir en place gagnerait à se pencher sérieusement sur les tensions qui l'opposent aux autorités de la RDC. Celles-ci accusent à tort ou à raison le Rwanda de vouloir déstabiliser le Nord du Congo.

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