Afrique de l'Ouest: PDCI-RDA - Le mauvais diagnostic de Bédié sur la jeunesse ivoirienne

Après l'avoir ajourné à maintes reprises, le Parti démocratique de Côte d'Ivoire-Rassemblement démocratique africain (PDCI-Rda) a tenu hier, au forceps, son 7ème congrès extraordinaire à son siège de Cocody. Alors que Henri Konan Bédié, président du parti, était attendu sur sa gestion de la formation politique que lui a léguée Félix Houphouët-Boigny, depuis 1994, l'homme par une pirouette provocatrice comme il en a l'habitude, s'en est plutôt pris à la gestion du pouvoir d'Etat par le RHDP, dont plusieurs dignitaires ont fait le déplacement pour soutenir l'allié d'hier. Morceaux choisis de cette sortie qui pue la haine et l'aigreur. « (...) Notre population souffre de plusieurs maux : une pauvreté sans précédent, de plus notre système éducatif est en déliquescence.

Une frange de notre jeunesse a perdu ses repères et tout espoir. Dans l'impossibilité de valoriser ses talents, elle s'adonne à l'alcool et aux stupéfiants de toute nature. Le désarroi est tel que certains choisissent au prix de leur vie l'aventure périlleuse de la traversée de la mer Méditerranée. Pis, d'autres n'hésitent pas à mettre fin de façon tragique à leur vie par le suicide. Nous entendons le cri de détresse de notre peuple qui nous appelle à prendre nos responsabilités pour un retour démocratique au pouvoir d'Etat afin qu'il y ait un partage équitable de nos ressources et une formation de qualité pour nos jeunes et une vie décente pour tous ».

A l'écoute de ce discours, la première chose qui saute aux yeux, c'est que depuis Daoukro, sa ville natale où il passe le clair de son temps, l'ex-chef d'Etat est coupé des réalités de son pays. Contrairement à ce qu'il avance, des efforts ont été faits pour réduire de façon considérable le taux de pauvreté en Côte d'Ivoire. De 39,4% en 2018, ce taux est passé à 35% en 2020. Mieux, depuis 2011, il ne fait que baisser. Et cela, grâce aux réformes courageuses entreprises par le chef de l'Etat, mais aussi grâce à l'instauration de plusieurs projets, notamment les filets sociaux productifs, le Fonds d'appui aux femmes de Côte d'Ivoire (FAFCI) de la Première dame Dominique qui ont permis à plusieurs familles d'être autonomes financièrement.

Dans le secteur de l'éducation, de nombreux efforts ont été faits pour rapprocher l'école des apprenants à travers la construction de centaines de collèges de proximité, mais aussi de plusieurs lycées et de salles de classe pour les plus petits. Toujours pour offrir un mieux-être à leurs compatriotes, Alassane Ouattara et son gouvernement ont battu tous les records en matière d'électrification, d'adduction d'eau potable et de routes bitumées par faciliter le déplacement des populations. De même, des centaines de milliers de jeunes ont été insérés dans le tissu social, sans oublier les nombreux programmes mis en place en direction de la jeunesse, dont l'école de la seconde chance ou le Projet emploi jeune et développement des compétences (PEJEDEC). Face à ce bilan inattaquable et salué par tout le monde entier, il n'est pas exagéré de dire que le président du PDCI est jaloux. « Il n'y a pas plus aveugle que celui qui refuse de voir », dit l'adage.

Le sphinx de Daoukro refuse de voir les immenses réalisations d'Alassane Ouattara qui pourtant sautent aux yeux. Par ailleurs, la consommation d'alcool et des stupéfiants reste un combat permanent de tout gouvernant, à travers le monde. La Côte d'Ivoire n'est pas une exception. Et puis, si tant est que tous ceux qui s'adonnent à l'alcool et aux autres fléaux sont vraiment désespérés, alors le président du parti doyen doit être bien placé pour le savoir. Il faut donc que les hommes politiques ivoiriens arrêtent de distraire les Ivoiriens. « On ne peut pas cacher le soleil avec une main », dit un proverbe ivoirien. Le père de l'Ivoirité gagnerait à servir autre chose à ses compatriotes. Comme à Yamoussoukro, lors de la remise du prix Félix Houphouët-Boigny-Unesco pour la recherche de la paix, par cette sortie, Henri Konan Bédié pense saper le moral du chef de l'Etat. C'est peine perdue.

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