Madagascar: Interdiction des manifestations politiques - Marc Ravalomanana s'en prend à Justin Tokely

Le ministre de l'Intérieur et de la Décentralisation a attiré la colère de Marc Ravalomanana qui a eu du mal à rejoindre Manjakandriana hier.

Coup de théâtre sur la Nationale 2

C'était avec une grande surprise et un sentiment de révolte que les usagers de la Route Nationale 2 ont accueilli la scène. C'était un lundi matin tranquille. Mais, très vite, des éléments des forces de l'ordre ont décidé autrement. Après le tour qu'il a fait au marché de Carion, vers 10 heures, l'ancien président Marc Ravalomanana et la délégation qu'il conduisait se sont heurtés au barrage des forces de l'ordre. Le convoi avait pour but de rejoindre Manjakandriana, dans le cadre de la présentation des voeux pour le nouvel an et la sensibilisation de la population à s'inscrire sur la liste électorale. Le cortège de Dada n'a pas eu le droit de passer. « Il s'agit du non-respect des droits fondamentaux, notamment le droit pour tout individu de se déplacer librement dans le pays », s'est révolté le président fondateur du parti Tiako i Madagasikara tout en affichant sa colère contre le ministre de l'Intérieur, Justin Tokely.

A pied

A un homme déterminé, rien n'est impossible. Et la détermination n'a pas d'égale chez l'ancien Chef de l'Etat. Sans véhicule, il a continué à pied les quelques kilomètres séparant Sambaina et Manjakandriana. Un état d'esprit qui a été tout de suite loué par ses partisans. « On ne lâche rien. C'est avec cet esprit que nous allons reconquérir le pouvoir », a même avancé un élu TIM. Une fois arrivé à Manjakandriana, l'ancien locataire d'Iavoloha n'a pas mâché les mots par rapport à cette « maladresse politique ». « La déclaration du ministre de l'Intérieur, Justin Tokely, sur l'interdiction de faire des rassemblements politiques en public pour les partis politiques ne respecte pas les lois internationales sur les droits de l'Homme qui assurent à tout individu le droit de se rassembler », a-t-il tonné, avant d'avancer que « tout le monde à le droit de s'exprimer ».

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Neutralité

« On invite le Gouvernement à prendre urgemment des mesures et de revenir sur cette décision d'interdire les rassemblements politiques dans les lieux publics, de mettre fin aux intimidations », a poursuivi le numéro Un du RMDM. En tout cas, le parti de Marc Ravalomanana se révolte contre l'acharnement des autorités. Avant même cette déclaration polémique de Justin Tokely, à chaque déplacement, le TIM n'a pas échappé à son lot d'interdictions. La dernière en date était celui d'Avarabohitra Itaosy. « Nous appelons les représentants de l'Etat à respecter la neutralité de l'administration », a ainsi continué Marc Ravalomanana.

Perturbation

Dans le sillage de ce énième bras de fer entre le parti TIM et les forces de l'ordre s'est produit un embouteillage inhabituel sur la RN2, du côté de Manjakandriana. De qui proviennent les perturbations ? C'est la question que les Zanak'i Dada se sont posée. En tout cas, cette décision des autorités ne peut pas garantir la sérénité à moins de huit mois du premier tour de la présidentielle. Et à entendre l'ancien Chef d'Etat, les forces de l'ordre y sont pour quelque chose. « Nous invitons les forces de l'ordre à mettre fin à toute forme de violence et aux comportements et paroles qui ne respectent pas les droits de l'homme », a ainsi terminé l'homme fort de l'opposition. A ce rythme, et avec les décisions polémiques de ces derniers temps, le régime Rajoelina perdra toute sa crédibilité avant même le début de la campagne.

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