Le Bianco lance trois avis de recherche contre trois anciens cadres de la Jirama. Les deux anciens directeurs généraux de l'entreprise, à savoir Vonjy Andriamanga et Rivo Radanielina sont concernés.
Rebondisse-ment. Le dossier sur les poursuites judiciaires contre des cadres et anciens cadres de la Jirama revient au devant la scène. En fin de soirée, hier, le Bureau indépendant anti-corruption (Bianco), a publié trois avis de recherches contre trois anciens directeurs de la compagnie nationale d'eau et d'électricité. Dans la liste des trois anciens hauts responsables de la Jirama, recherchés, figurent Vonjy Andriamanga et Rivo Radanielina, qui sont successivement, les deux derniers directeurs généraux de l'entreprise. À la lecture de l'acte, les avis de recherche contre les deux anciens patrons de la société d'eau et d'électricité découlent de mandats d'amener émanant du Pôle anti-corruption (PAC), d'Antananarivo, en date du 25 janvier 2023.
De prime abord, cet avis de recherche a un lien avec l'affaire des primes exceptionnelles qui happent quarante actuels et anciens cadres de la Jirama. Une affaire traduite devant le PAC d'Antananarivo, en novembre 2022. Ils sont accusés "de détournement de deniers publics et de favoritisme dans l'attribution de marché public".
Enquête au fond
À l'issue d'une audition fleuve des accusés dans la nuit du 28 au 29 novembre 2022, des détentions préventives, des mises en liberté provisoire et des placement sous contrôle judiciaire ont été prononcés. Les deux anciens directeurs généraux de la Jirama et l'ancienne directrice de cabinet nommée par Vonjy Andriamanga, qui figure sur la liste des accusés, ne se sont pas présentés aux auditions de novembre 2022. Des mandats d'amener ont ainsi été émis contre eux. Cette nomination vaut justement à ce dernier un troisième chef d'inculpation, "l'abus de fonction". Une question s'impose face au décalage entre des mandats d'amener déclaré en novembre 2022, et la date à laquelle fait référence les avis de recherche lancés par le Bianco.
Cet écart s'expliquerait par le bouleversement au sein de l'administration judiciaire causé par la grève des greffiers, en octobre. Il y a eu aussi les traditionnelles vacances judiciaires, en fin d'année jusqu'au premières semaines de janvier. La deuxième question porte sur le moment de la publication des avis de recherche. Une source proche du dossier confie que les accusés dans l'affaire des primes exceptionnelles à la Jirama ont fait des vas-et-vient au PAC d'Antananarivo, durant le mois de mars, afin de se soumettre à "une enquête au fond".
Il est probable que la juridiction anti-corruption compte boucler l'instruction de cette affaire de primes exceptionnelles à la Jirama et souhaitent faire comparaître les deux anciens directeurs généraux, qui seraient introuvables jusqu'ici. L'ancienne directrice de cabinet de Vonjy Andriamanga est dans la même situation. Elle ne figure pourtant pas dans la liste des personnes faisant l'objet d'avis de recherche publié par le Bianco, hier. De sources avisées toujours, des personnes sur la liste des accusés dans cette affaire des primes exceptionnelles à la Jirama n'auraient pas encore été convoquées pour cette enquête au fond. Une autre question concerne le troisième avis de recherche lancé par le Bianco, hier. Il est émis contre Mbinintsoa Hervé Rakotoarison, ancien directeur de la Jirama. Il est recherché sur la base d'un mandat d'arrêt émis par le PAC d'Antananarivo, le 21 décembre 2020.
w<Cette troisième personne, objet des avis de recherche publiés hier, serait l'une des personnes inculpées dans une affaire jugée au PAC, le 20 décembre 2020. "Détournement de deniers publics, blanchiment de capitaux, favoritisme et faux en écriture publique", ont été les chefs d'inculpation. Des condamnations à des peines de prison de ferme ont été prononcées à l'issue du procès. Désiré Rasidy, un ancien directeur général de la Jirama, a fait partie des personnes condamnées.
Contrairement à ce dernier, un de ses co-accusés, un ancien cadre de la Jirama, également déclaré coupable, n'a pas été présent durant le procès. Ce qui lui a valu un mandat d'arrêt à l'audience. Il pourrait s'agir de Mbinintsoa Hervé Rakotoarison. Les anciens hauts responsables de la Jirama, condamnés, avaient effectué un pourvois en cassation du jugement. La Cour de cassation aurait-elle rendu son verdict? Ce qui expliquerait cet avis de recherche, près de trois ans après.