Gabon: Sur RFI, l'homme politique gabonais Bertrand Zibi Abeghe se déclare candidat à la présidentielle

Bertrand Zibi Abeghe et ses avocats, le 2 juillet 2019, au tribunal de Première instance de Libreville lors de son procès au Gabon.

L'ancien député du parti présidentiel PDG a finalement sauté le pas et se lance dans la course à la présidence. Il avait démissionné avec fracas devant le chef de l'État, Ali Bongo, en 2016 pour rejoindre l'opposition menée par Jean Ping avant d'être arrêté en pleine crise post-électorale et condamné à six ans de prison pour violences, voies de faits et détention d'armes. Libéré le 13 septembre 2022, l'ex-élu avait retrouvé sa liberté de ton après plusieurs mois à voyager et consulter, entre le Gabon et l'étranger.

« J'ai décidé de me présenter. J'ai écouté et j'ai surtout vu la misère dans laquelle croupis le peuple gabonais actuellement ». Malgré ses six années de prison, Bertrand Zibi Abeghe a vite été rattrapé par le virus de la politique. Allié de Jean Ping en 2016, l'ex-député se lance donc dans la course, sans esprit de revanche à l'égard du président Bongo.

« J'ai été torturé dans ma chair. J'ai déjà pardonné Ali Bongo car [lui et son clan] s'accrochent au pouvoir, car ils ont peur du lendemain. Nous garantissons qu'une fois qu'Ali Bongo et son clan seront battus, ils ne seront pas du tout inquiétés. Mais nous n'accepterons plus du tout qu'un Gabonais perde la vie parce qu'il aura défendu son vote », déclare le candidat à RFI.

« Il va falloir que nous taisions nos égos »

Avec une élection à un tour, l'opposition va devoir s'entendre sur une candidature unique. Bertrand Zibi Abeghe n'a ni parti, ni appareil politique, mais il se pose en rassembleur. « Je serais volontiers prêt à me mettre derrière quelqu'un, mais il va falloir que nous taisions nos égos et que nous suivions où bat le coeur du peuple du Gabon », estime-t-il.

Mais, selon lui, « tout le monde devrait naturellement se ranger derrière moi, car nous avons un état d'esprit de pardon ». « Nous pouvons faire assoir tout le monde autour d'une table. Au soir de l'élection, je convoquerai une conférence nationale de vérité et de pardon », ajoute M. Abeghe.

Avec cette conférence, Bertrand Zibi Abeghe souhaite l'écriture d'une nouvelle Constitution, avec l'adoption du principe d'une élection à deux tours et d'une limitation du nombre de mandats. Gouvernance rigoureuse, actions pour la jeunesse, construction d'écoles et de routes... Bertrand Zibi Abeghe promet d'avoir un programme de développement et une vision pour le pays.

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