En RDC, Félix Tshisekedi formalise sa machine politique à huit mois des élections générales dont la présidentielle à laquelle il compte être candidat. Mercredi 5 avril à Kinshasa, le parti présidentiel et tous ses alliés ont adopté à l'unanimité la charte constitutive de l'Union sacrée de la nation qui compte désormais des organes pour sa gestion. Cette coalition compte aussi bien d'anciens opposants au régime que des alliés aux ambitions présidentielles.
La salle, ce mercredi, était pleine d'acteurs politiques, pour la plupart des chefs de partis dont plusieurs de l'ancienne majorité de Joseph Kabila qui ont retourné leur veste pour le président congolais Félix Tshisekedi.
La coalition est placée sous l'autorité du président Tshisekedi lui-même. Il est secondé par un présidium composé de Jean-Pierre Bemba, Vital Kamerhe, le chef du parti au pouvoir, le président de l'Assemblée nationale, son collègue du Sénat ainsi que le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde. Ils ont été les premiers à signer le document de 78 articles.
Tous ont décidé de faire bloc derrière le président Tshisekedi pour atteindre les objectifs de son mandat. Et ils sont soumis à plusieurs règles, notamment l'interdiction de tenir des déclarations contre la coalition ou encore tout acte de nature à nuire à Félix Tshisekedi, sous peine de sanctions.
Sagesse et sincérité entre alliés
Le chef du parti présentiel, Augustín Kabuya a appelé à la sagesse et la sincérité entre les alliés : « Aujourd'hui, le monde entier nous regarde. À chaque moment, quand il y aura des petits problèmes entre nous, qu'on les gère avec sagesse. Faisons un effort de se supporter mutuellement. Il n'y a pas de saint. Quand certains veulent rejoindre l'union sacrée, qu'on ne tienne pas de discours : Lui, c'est un tel, etc. Non. Le chef de l'État a besoin de tout le monde pour le pays ».
La charte ne désigne pas Tshisekedi comme candidat à la prochaine présidentielle, mais le texte impose à tous les membres de soutenir le candidat qui sera désigné et de lui assurer une majorité parlementaire stable.
Le défi majeur pour la coalition sera de garder son unité avec des alliés qui n'ont pas officiellement renoncé à leurs ambitions présidentielles en dépit du fait qu'ils ont même intégré le gouvernement.