Le Chef de l'État, Macky Sall, Présidant, le 4 avril, la célébration du 63e anniversaire de la fête de l'indépendance du Sénégal, a magnifié le bon déroulement du défilé avant de réitérer son engagement à doter les Forces de défense et de sécurité de plus de matériels modernes.
Le Sénégal a célébré, le 4 avril 2023, le 63e anniversaire de son accession à la souveraineté internationale. Il a été marqué par un défilé civil, paramilitaire et militaire à la place de la Nation. Donnant ses impressions à la fin de la parade, le Chef de l'État Macky Sall a indiqué que « nous venons d'assister à un défilé impeccable pour utiliser la terminologie militaire ». D'après le Président de la République, chaque année, on observe des améliorations dans l'organisation et dans la qualité des prestations. Ce qui, selon lui, montre l'esprit perfectionniste des militaires. « L'allure et la prestance rassurent sur le niveau d'entraînement et de cohésion des unités. Assurément, nos Forces de défense et de sécurité possèdent les capacités propres à assurer la paix et la sécurité dans notre pays », a souligné le Chef de l'État.
Il en a profité pour féliciter la jeunesse « dynamique et vibrante » qui a défilé en parfaite symbiose avec les Forces de défense et de sécurité. « Je peux dire que la relève est assurée et j'ai beaucoup apprécié le défilé des élèves et des écoles. Il a été magnifique ainsi que les majorettes. Je réserve une mention particulière aux anciens combattants dont le passage suscite toujours émotion et admiration. Vous êtes dépositaires des plus hautes valeurs civiques, morales et patriotiques », a déclaré le Président de la République, invitant la jeunesse à s'inspirer de l'exemple des anciens combattants pour un Sénégal de paix et d'harmonie.
...et réitère son engagement à doter les Forces de défense et de sécurité de matériels modernes
Poursuivant son discours, le Chef suprême des armées dit être conscient de toutes les menaces qui pèsent sur notre sécurité. C'est pourquoi, s'engage-t-il à poursuivre « les efforts d'équipements pour doter les Forces de défense et de sécurité de matériels plus modernes et toujours plus adaptés aux situations ». Ajoutant qu'il n'oublie pas le personnel qui sert ce matériel, il a salué leur engagement « malgré l'univers fait de danger et de risques propres aux métiers des armes » tout en assurant qu'il veillera continuellement à « l'amélioration de leurs conditions matérielles et morales ».
Auparavant, le Chef de l'État a félicité tous ceux qui ont contribué à la réussite du défilé à savoir, entre autres, le Ministre des Forces armées Me Sidiki Kaba, le Gouvernement, le chef d'État-major général des armées, le général de corps d'armée Cheikh Wade, le Haut commandant de la gendarmerie nationale et Directeur de la Justice militaire, le général Moussa Fall.
DÉFILÉ MILITAIRE
Les moyens et les compétences à l'honneur
3.831 militaires et paramilitaires ont pris part, hier, au défilé du 4 avril. À pieds ou à bord des 342 véhicules, 96 motos, 7 quads, 13 embarcations, 21 aéronefs et sur l'étrier de 66 chevaux, les Forces de défense et de sécurité ont communié avec le peuple sénégalais en misant sur une exhibition de leurs moyens logistiques, matériels et humains. Elles ont montré toutes leurs « compétences » dans un défilé grandeur nature après trois années de prise d'armes due à la pandémie de la Covid-19. Au grand bonheur de leur chef suprême qui a présidé la cérémonie et exprimé tout son bonheur à l'issue du défilé.
Pour une reprise après trois années de prise d'armes, le défilé d'hier a dégagé de l'allure. Centré sur une exhibition des « capacités », des « moyens », il a montré les nouveaux atours des Forces de défense et de sécurité qui, au-delà du thème qui les renvoie à la « préservation des ressources naturelles », ont montré une véritable montée en puissance effective ces dernières années. C'est d'abord un défilé aérien de 21 aéronefs de l'École de l'Armée de l'air de Thiès, du commandement des opérations de la base aérienne de Tambacounda ou encore du Commandement des opérations de la base aérienne de Dakar. Des hélico Bell 505, de Mi 35 MI 17, des avions Ka-S, des King air et autres Casa 235 et 295 ont survolé, entre autres appareils, à basse altitude, la Place de la Nation suscitant admiration et fierté chez le nombreux public qui tenait à suivre le défilé. De quoi démontrer cette montée en puissance de l'Armée de l'Air dont l'École a « enregistré, en 2022, plus de 800 heures de vol d'instruction sur avions et hélico ».
La séquence du défilé motorisé a laissé voir une Gendarmerie nationale dans tous ses éclats. Aussi dans toute la crainte et le respect qu'elle peut inspirer, surtout en maintien et rétablissement de l'ordre sur l'ensemble du territoire national. Honneur à l'Escadron blindé de la Légion de gendarmerie d'intervention (Lgi), une unité de réserve générale, qui a laissé voir toute sa stature avec des échantillons de ses «16 escadrons sur un objectif de 18 escadrons articulés en trois Groupements de maintien de l'ordre (Mo) réversibles en mode combat, dont trois unités défilantes ». Le détachement de l'Escadron de la Lgi a paradé en double version : une de maintien de l'ordre et l'autre en défense opérationnelle du territoire. Une version Portée de la Lgi a également pris part à la fête avec des soldats à bord de véhicules minibus spécialement destinés au maintien de l'ordre et pouvant transporter 17 gendarmes chacun avec équipement complet. Ces véhicules sont également dotés de trappe de tire lanceur de grenades.
« Puissance de feu redoutable »
Tout comme le passage du Groupement motocyclistes, une unité de la Légion de la garde présidentielle, qui a été très applaudie et toujours fidèles à sa mission d'« escorte et d'honneur au profit du président de la République, du Premier ministre... ».
La Section spéciale chargée de la protection de l'environnement a, avec ses vedettes d'intervention rapide, démontré toute son aptitude quant à la police de l'environnement. Sa mission consiste à « lutter contre toutes formes d'agression de l'environnement, notamment l'extraction illicite de sable marin, les différentes formes de pollution (marine, terrestre, atmosphérique), la pêche à l'explosif ou la déforestation ».
Ces capacités, à la Une du défilé, n'appartiennent pas exclusivement à la Gendarmerie nationale, une force de catégorie n°2. Elles semblent être partagées par toutes les Fds qui ont pris part à la fête.
Les détachements des Bataillons des Transmissions, des Blindés, de l'Artillerie ou encore du Génie... ont paradé avec un arsenal constitué de matériaux lourds. Escadrons d'éclairage et d'investigation, escadrons de combat ont déroulé des engins blindés de dernière génération avec une « modernité qui réside dans le blindage qui assure une protection des équipages, la puissance de feu redoutable avec un canon de 105 mm, la mobilité sur le champ de bataille et surtout l'effet psychologique sur l'adversaire ». Les batteries 105 Hms, 155 Trf1 et Lrm des artilleurs étaient également de la partie.
La démonstration de la puissance a été faite également par un passage à pied, sous les fines notes poussant au dépassement en ce temps de ramadan et de carême, par le détachement de la Musique des Forces armées, devenue Bataillon. Sous le chaud soleil de midi, les Parachutistes et Commandos, des unités de réserve générale, allure bien martiale et package bien à dos, ont bien démontré leur caractéristique d'unités d'élite. Suivis de très près par le détachement des Forces spéciales Terre-Air-Mer, bien encagoulées et inspirant crainte à l'ennemi et espoir à la Nation. Ces forces à pied sont également constituées de la Légion de la garde présidentielle, de la Lgi...ou encore du 12e Bataillon d'instruction, le « creuset de formation initiale des jeunes sénégalais destinés aux armées, à la Gendarmerie et à la Brigade nationale des Sapeurs-pompiers ».
Avec 156 éléments à pieds, le détachement de la Brigade nationale des Sapeurs-pompiers a montré son ancrage militaire avant d'avoir un statut particulier « dû à la spécificité et à la complexité de leur mission ». La Police nationale a également pris une part active au défilé militaire et paramilitaire avec ses différentes entités. Que ce soit le Groupement mobile d'intervention ou la direction de la sécurité publique, elle a joué toute sa partition pour embellir la fête et montrer tout l'arsenal humain et le matériel dont elle dispose.
On notera les passages remarqués de l'Administration des Douanes, de l'Administration pénitentiaire, des Eaux, forêts, chasses et de la conservation des sols, des Parcs nationaux et du Service national de l'hygiène. Chez les écoles, les enfants de troupe du Prytanée militaire de Saint-Louis avaient ouvert le bal, toujours avec la même charge émotive de voir les jeunes potaches dans une belle dynamique d'ensemble. Ils étaient suivis par l'École militaire de santé, doyenne des écoles d'officiers qui a eu déjà à former 676 officiers, dont 150 ressortissants de pays amis. Cet effectif global est composé de 538 médecins, 65 pharmaciens, 47 chirurgiens-dentistes et 26 vétérinaires. Les pensionnaires des 41e et 42e promotions de l'École nationale des officiers d'active (Enoa) ont rappelé par leurs différentes origines qu'ils constituent une « grande académie africaine de l'élite de nos Armées et de celle de la sous-région.
« Creuset d'excellence dans lequel se forgent les esprits et les coeurs des officiers », l'École, en sa 41e promo, compte 107 élèves dont 94 Sénégalais, un Burkinabé, deux Nigériens, un Malien, quatre Guinéens, deux Mauritaniens, un Gambien, un Bissau-guinéen et un Camerounais. Dans la 42e promo, on dénombre 104 élèves dont 89 Sénégalais, un Burkinabé, deux Ivoiriens, un Nigérien, un Malien, un Guinéen, deux Mauritaniens, un Gambien, un Bissau-guinéen, deux Camerounais, deux Togolais, un Gabonais et un Béninois. Il existe cinq personnels féminins, toutes Sénégalaises, dans chacune des deux promotions.
1.479 civils ont défilé, les majorettes lancent des messages de paix
Le Sénégal a célébré, hier, le 63e anniversaire de son accession à la souveraineté internationale. À Dakar, 1.479 civils ont défilé devant le Chef de l'État. Les majorettes de l'institut Notre Dame et celles du lycée John Fitzgerald Kennedy, assurant l'ambiance de ce jour historique, ont profité de leur prestation pour lancer des messages de paix.
Située sur le boulevard du général De Gaulle, à quelques encablures du lycée des jeunes filles John Fitzgerald Kennedy, la Place de la Nation, bâtie sur une superficie de 38 000 mètres carrés, s'est parée de ses beaux atours pour accueillir ses hôtes. Lesquels sont composés d'autorités administratives, politiques, religieuses et coutumières, de représentants diplomatiques accrédités au Sénégal et de simples citoyens. Tout ce beau monde était présent dans cette place pour assister à la célébration du 63e anniversaire de l'accession du Sénégal à la souveraineté internationale.
N'ayant pas eu lieu les trois dernières années à cause de la maladie à coronavirus, le traditionnel défilé a, cette année, repris ses droits au grand bonheur des citoyens sénégalais. Malgré le chaud soleil, les populations étaient là pour assister à la parade des 1479 civils. Le défilé des civils a été ouvert par les majorettes de l'Institution « Notre Dame », une école créée le 8 décembre 1937. Ces jeunes filles, choisies parmi les meilleures de l'établissement, ont fait une prestation remarquable. Elles ont dansé aux rythmes de toutes les ethnies pour montrer l'unité nationale du pays. Mieux, elles ont ensuite appelé à la préservation de la paix et de la stabilité du pays en entonnant en choeur : « le Sénégal est un pays de paix ».
Puis, tour à tour, les élèves des écoles de la ville de Dakar, Rufisque et Pikine ont défilé au rythme de la musique de la police dont l'orchestre est dirigé par l'adjudant André Matar Tine, chef de musique. Ces élèves défilant ont été choisis sur la base des résultats obtenus au premier semestre. Le mouvement coordonné, les élèves du Cem Martin Luther King et celles de la Maison d'éducation Mariama Ba de Gorée ont participé à ce défilé. La parade des civils s'est poursuivie avec le passage de l'École nationale de formation maritime, l'Institut privé de gestion, l'École inter-États des sciences, le Service civique national, la Croix-Rouge sénégalaise et l'Agence d'assistance à la sécurité de proximité.
Hommage à Yama Diédhiou
Le passage des anciens combattants, vêtus de leurs boubous blancs, a été très remarqué. Ces vieux qui ont servi avec bravoure, courage et abnégation le pays, ont remporté le prix de l'applaudimètre. Le Président de la République et la Première dame se sont même levés pour les saluer. La parade des civils a été clôturée par la prestation des majorettes du lycée John Fitzgerald Kennedy. Ces dernières ont été éblouissantes. Elles ont fait une prestation de haute facture au grand bonheur du public. À l'instar de leurs camarades de l'Institut Notre Dame, leur chorégraphie a été impeccable. Elles ont aussi rendu hommage, dans leur prestation, à leur encadreuse, la défunte Yama Diédhiou. Aux rythmes des tambours de fils et de petits fils de Doudou Ndiaye Coumba Rose, elles ont chanté et dansé la paix dans une parfaite harmonie. Elles ont même inclus dans leur prestation le chant « Jamm », l'une des oeuvres les plus célèbres du défunt chef de choeur Julien Jouga, pour dire que sans la paix, on ne peut pas parler de développement.