Les communautés de pêcheurs de la Langue de Barbarie de retour de Kayar et Mboro sont très en colère contre le mutisme des autorités étatiques sur leurs problèmes. Elles invitent ces dernières à réagir au plus vite pour résoudre, dans les brefs délais, le différend qui les oppose aux pêcheurs de Kayar et Mboro. Faute de quoi, ils le résoudront à leur manière, en se faisant justice. Ils déclarent avoir tout perdu là-bas et revendiquent un dédommagement. Ils ont été sommés de rebrousser chemin, après avoir tenté hier d'embarquer à destination de Kayar, pour aller s'affronter avec les pêcheurs de la localité. Ils ont été interceptés par la Marine Nationale, sur instruction du Préfet du Département, à en croire leur porte-parole, Younouss Dièye.
La situation qui prévaut ces derniers temps à Kayar et Mboro ne plait pas du tout aux communautés de pêcheurs de la Langue de Barbarie. Ces dernières sont dans une colère bleue, après avoir perdu tout leurs matériels et leurs avoirs dans ces localités. Elles dénoncent, avec la dernière énergie, les exactions subies par leurs parents à Kayar et invitent les autorités à prendre toutes les mesures idoines pour résoudre ce différend afin d'éviter l'irréparable. C'est dans ce sens d'ailleurs que s'inscrit le point de presse initié hier, par les pêcheurs victimes revenus de Kayar, dans le but d'interpeller les autorités, tout en réclamant des indemnisations au vue de tout le matériel qu'ils ont perdu.
Face à cette situation qui découle des récents affrontements ayant occasionné de nombreuses victimes et d'importants dégâts matériels, ces pêcheurs de la Langue de Barbarie ont fait face à la presse pour déplorer et condamner fermement les attaques perpétrées contre leurs parents établis à Kayar et à Mboro. Très remontés contre les autorités locales et centrales, face à la lenteur de leurs interventions, des pêcheurs Guet-Ndariens avaient même embarqué dans des pirogues pour aller à Kayar et défendre leurs compatriotes, avant d'être interceptés par la Marine Nationale.
«Nous avons obtempéré sur conseil de nos parents. C'est pourquoi nous avons rebroussé chemin et nous espèrons que l'Etat du Sénégal va prendre ses responsabilités pour mettre fin à ce conflit avant que l'irréparable ne se produise», a râlé Malick Faye.
Pour le porte-parole du jour des victimes, cette violence inouïe sur de vaillants travailleurs ne doit pas rester impunie parce que tous leurs matériels sont détruits. «Nous avons énormément perdu lors des affrontements survenus à Kayar. Les dégâts matériels sont estimés à plus de 200 pirogues, des filets, de l'argent, du bétail et nos maisons. Tout a été incendié et réduit en cendres. La majeure partie des jeunes pêcheurs sont revenus au bercail avec des mains vides. Ils nous ont pillé tous nos biens. C'est dans ce contexte que nous cherchons depuis 3 jours à rencontrer le Gouverneur de la région de Saint-Louis pour lui expliquer le calvaire que nous avons vécu à Cayor où tous nos biens ont été détruits», a-t-il expliqué, la mine triste.