C'est une pièce en bois de 3,50 mètres de long, qui servait notamment d'outil de communication à la communauté Bidjan. Le Djidji Ayokwé, le tambour parleur de cette communauté, a été confisquée en 1916 par les colons français. En novembre dernier, le bien culturel a été totalement restauré en France. Depuis lors, il est conservé au Musée du Quai Branly. Cette restauration permet au tambour d'être en état de supporter le voyage vers la Côte d'Ivoire. C'est dans cette attente qu'en marge de l'ouverture de la session ordinaire de l'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire, la présidente de l'Assemblée nationale française, Yaël Braun-Pivet, a rencontré, dimanche dernier, les acteurs culturels ivoiriens pour faire le point sur les préparatifs autour du retour du tambour parleur du peuple Tchaman.
Selon elle, le processus de la restitution de Djidji Ayokwé est « bien engagé ». Mais, il faut encore l'adoption d'une loi-cadre par le Parlement français. « Il faut que le gouvernement présente un projet de loi au Parlement et qu'il puisse être discuté et adopté par nos deux chambres. C'est un processus qui n'est pas si long, mais qu'il faut respecter », explique Yaël Braun-Pivet, la présidente de l'Assemblée nationale française.
Côté ivoirien, les communautés Bidjan continuent de préparer ce retour. Et la Côte d'Ivoire pourrait aussi bénéficier de l'expertise française pour affiner ce projet.
Pour Françoise Remarck, la ministre de la Culture et de la Francophonie, « c'est une véritable opportunité de co-construction d'une coopération avec plusieurs aspects », notamment « l'expertise, en matière de conservation, et c'est normal que la représentation nationale française s'interroge sur le lieu où le tambour reviendra, et ce lieu sera abordé ».
Outre le tambour parleur, la Côte d'Ivoire a dressé une liste de 147 autres objets à lui restituer. « Djidji Ayokwé » qui veut dire »Panthère-lion » est un tambour mythique des Ebrié (Bidjan), peuples du sud de la Côte d'Ivoire. Il a été confisqué par les colons français en 1916 et gardé au Musée du Quai-Branly à Paris. Il émet des sons variés utilisés pour transmettre des messages entre localités, villages.
Par dessus tout, le retour de Djidji Ayokwé sur les berges de la lagune Ebrié se précise. Au fil des jours.