Ile Maurice: Saisie de 135 kg d'héroïne en 2017| Navind Kistnah toujours en cellule - Son dossier au bureau du DPP fin mai

Cela fait six ans qu'il est détenu en cellule policière. Le courtier maritime a comparu devant la cour intermédiaire pour la énième fois, lundi. Il doit s'y rendre pratiquement toutes les semaines car la police demande à chaque fois qu'il reste en cellule pour les besoins de l'enquête.

Six ans après son arrestation à la suite de la saisie de 135 kg d'héroïne d'une valeur marchande de Rs 2 milliards, l'enquête de la police est en passe d'être bouclée et le dossier devrait être transmis au bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP) fin mai. Entre-temps, Navind Kistnah, qui fait toujours face à des charges provisoires de trafic de drogue, est toujours détenu en cellule policière au quartier général de l'Anti-Drug and Smuggling Unit (ADSU). À ce jour, Navind Kistnah, suspecté d'être un important maillon dans cette saisie de drogue, aura donné pas moins de 200 dépositions. Les enquêteurs objectent toujours à sa remise en liberté conditionnelle, évoquant des risques qu'il s'enfuie et pour sa sécurité.

Navind Kistnah a comparu devant la cour intermédiaire pour la énième fois, lundi. Il doit s'y rendre pratiquement toutes les semaines car la police demande à chaque fois qu'il reste en cellule policière pour les besoins de l'enquête. Le suspect est placé sous haute surveillance dans le quartier général de l'ADSU. Une caméra est braquée en permanence sur lui et des éléments de la Special Support Unit surveillent sa cellule 24h/24, à tour de rôle, mais n'ont pas le droit de lui parler. Sa nourriture est même contrôlée par peur qu'il ne soit empoisonné. Il sera de retour en cour le 24 avril.

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L'enquête devrait finalement être bouclée dans les semaines à venir. L'on apprend que le dossier aurait dû être transmis au bureau du DPP depuis le début de l'année. Mais l'enquêteur principal dans cette affaire ayant été muté et remplacé par un autre, cela a retardé le ficelage du dossier. Selon nos informations, le dossier de Navind Kistnah devrait être au bureau du DPP au plus tard fin mai. Le DPP devra alors donner suite et probablement loger des charges formelles contre Navind Kistnah. Ce qui pourrait prendre encore du temps vu la complexité de l'affaire et le nombre de témoins qui ont été entendus et de documents dans le dossier.

Les enquêteurs avaient même sollicité une entraide légale pour décortiquer certains éléments de l'enquête après que Navind Kistnah a donné le nom de plusieurs personnes dans cette affaire. La police continue d'évoquer la «complexité» de l'enquête pour justifier le retard du bouclage de l'affaire.

«No bail»

Pour ce qui est de la remise en liberté conditionnelle de Navind Kistnah, bien qu'il existe les droits à la liberté garantis par notre Constitution et selon la Bail Act : «the Rule is to grant bail and the exception is to deny bail», son avocat, Me Neelkanth Dulloo, ne se fait pas d'illusion. «Vu la nature de cette affaire, les enquêteurs vont toujours objecter et la cour ne prendra pas de risques.» Pourtant, souligne-t-il, son client a pleinement coopéré avec la police.

Dans ses dépositions, Navind Kistnah a toujours maintenu avoir été manipulé par un certain Homunchul Kumar Ramdin, alias Doun, qui se serait servi de lui pour faire dédouaner et livrer à Keshwin Manish Seewoochurn cette importante quantité de drogue, sous les directives de Peroomal Veeren. Il avait évoqué le fait que Seewoochurn a connu Veeren à la prison de Beau-Bassin quand il était incarcéré pour vol de vieilles ferrailles en 2013. Il maintient que ce sont eux qui ont comploté pour importer du sand blasting pot de l'Afrique du Sud. Pourtant, toujours dans le cadre de cette affaire, Keshwin Manish Seewoochurn a lui été relâché par la Bail and Remand Court après 44 mois de détention. Geanchand Dewdanee et l'indien Sibi Thomas, aussi arrêtés dans cette affaire, avaient également retrouvé la liberté provisoire.

Il était en cavale en Afrique du Sud pendant plus d'un mois et faisait l'objet d'un mandat d'arrêt international.

Après toutes ces années, l'avocat de Navind Kistnah pourrait venir avec une motion de radiation des charges, évoquant les droits constitutionnels de son client, qui a été privé de sa liberté pendant six ans alors que la police n'a toujours pas bouclé l'enquête. Navind Kistnah avait quitté l'île pour l'Afrique du Sud, le 8 mars 2017, à la veille de la saisie record de 135 kg de drogue dans le port. La drogue se trouvait dans des cylindres importés par l'entremise de ce courtier maritime de 34 ans. Il était en cavale en Afrique pendant plus d'un mois et faisait l'objet d'un mandat d'arrêt international. Il a été arrêté le 17 avril 2017.

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