Madagascar: Manifestations publiques - Otrikafo dénonce une ingérence internationale

Le Secrétaire général du parti se demande pourquoi l'ambassadeur de France ne réagit pas contre les violences que les Forces de l'ordre françaises font subir aux manifestants qui contestent la réforme des retraites dans son pays.

Le Secrétaire général du parti Otrikafo, Elia Rabevahiny appelle la ministre des Affaires Étrangères, Yvette Sylla, à convoquer et demander des explications aux ambassadeurs signataires du communiqué conjoint relatif à la réglementation de toutes les manifestations publiques et réunions publiques sur le territoire malgache. Un communiqué faisant suite à la décision annoncée le 31 mars dernier par le ministre de l'Intérieur et de la Décentralisation, Tokely Justin. Le parti Otrikafo dénonce une ingérence internationale perpétrée par les ambassadeurs des États-Unis, de la Délégation de l'Union européenne, de l'Allemagne, de la France, du Japon, du Royaume-Uni, de la Suisse et du Norvège. Une ingérence que le gouvernement et les acteurs politiques malgaches ne doivent pas accepter, selon le Secrétaire général du parti Otrikafo.

Et lui de se demander au passage pourquoi l'ambassadeur de France ne réagit pas contre les violences que les Forces de l'ordre françaises font subir à ceux qui manifestent dans son pays contre la réforme des retraites ? Il émet aussi la même réflexion par rapport à l'ambassadeur des États-Unis, sur l'inculpation lancée actuellement à l'encontre de l'ancien président américain Donald Trump. Ce parti optant pour le patriotisme politique exige le respect de la souveraineté de Madagascar.

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Une gifle

Au fur et à mesure de l'approche de l'élection présidentielle, ce genre d'intervention ou d'ingérence (c'est selon) de la part des différentes personnalités et instances internationales vont certainement se multiplier. Ça a toujours été le cas pendant les précédentes élections et crises qui se sont succédées à Madagascar. D'autant plus que certains acteurs politiques, en l'occurrence les leaders du parti Tiako i Madagascar de l'ancien président Marc Ravalomanana ont l'habitude de s'en remettre à la Communauté internationale pour régler les affaires politiques du pays. Nul n'ignore aussi que cette dernière joue un rôle important dans l'organisation du scrutin, et assure la grande partie du financement de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI). Reste à savoir si les membres du Corps diplomatiques et consulaire résidant à Madagascar accepteront de prendre en considération ce genre de ripostes venant des partis nationalistes tels que le Otrikafo. En tout cas, les partisans de l'opposition ne cachent pas leur satisfaction et considèrent ce communiqué conjoint des ambassadeurs comme une gifle contre le pouvoir en place. Pour sa part, le ministre Tokely Justin continue de camper sur sa position et affirme que les manifestations sur les places publiques restent interdites.

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