Les femmes boivent désormais presque autant que les hommes. Pour conscientiser la gent féminine sur les méfaits de l'alcool pendant la grossesse, des descentes et actions de sensibilisation seront organisées dans les 192 fokontany de la capitale.
Une consommation qui se féminise. De plus en plus de femmes consomment de l'alcool selon le constat du médecin spécialiste en addictologie, fondatrice du Centre Cure Aro Aina, le Dr Miarintsoa Rasoarimboangy Andriamiarinarivo. Le nombre des femmes qui viennent se soigner auprès de ce centre de prise en charge médico-psychologique des personnes dépendantes à l'alcool, aux tabacs et aux drogues est de plus en plus nombreux ces dernières années. « La consommation d'alcool touche désormais toutes les classes sociales. Pour la cure de désintoxication, ce sont surtout les personnes appartenant à la classe aisée qui viennent nous consulter. La durée du traitement varie d'une personne à une autre selon son état mais il y aura une prise en charge médicamenteuse et une thérapie psychologique», a-t-elle indiqué.
Du côté psychologique, l'anxiété, la dépression et la solitude sont des troubles fréquents pour la majorité des femmes alcooliques. Elles cherchent l'oubli et l'apaisement de leurs angoisses en buvant. Les femmes qui boivent n'osent pas parler de peur d'être jugées et elles mettent du temps à envisager des soins. Mais cette consommation d'alcool est surtout dangereuse pour les femmes enceintes, c'est pourquoi le ministère de la Santé publique a organisé trois jours de conférences en collaboration avec le SAF Océan Indien et la CUA depuis hier au Tranompokonolona Analakely.
Maladie
Aucune étude nationale n'a encore été effectuée sur les dépenses allouées au traitement des enfants atteints du SAF (Syndrome d'alcoolisation foetale). Au niveau mondial, ce coût peut aller jusqu'à 400 millions d'ariary depuis la naissance jusqu'à la sixième année de l'enfant, selon le Dr Setrahasina Rambeloson, pédiatre auprès du Centre hospitalier universitaire Mère-enfant Tsaralalàna (CHU/MET). « La mise en contact précoce du foetus avec l'alcool entraîne des malformations physiques, cérébrales et des troubles comportementaux, générateurs de conduites d'exclusion sociale.
Le devenir d'un adulte porteur d'un SAF est ainsi compromettant, c'est pourquoi il est plus que nécessaire de mener une campagne pour prévenir ce danger », argue-t-il. Ainsi , des descentes seront organisées au niveau des 192 fokontany de la capitale pour la sensibilisation de la population sur les méfaits de l'alcool pendant la grossesse, selon à son tour, le directeur de l'Office national de la lutte antitabac, Aurélien Ravelojoeliandriambeloaritafika. Ce sont les associations des femmes auprès de la CUA qui vont mener cette campagne.