Maroc: Le FMI approuve un accord de ligne de crédit modulable en faveur du Maroc

D'une valeur de 5 milliards de dollars, l'accord renforcera les réserves extérieures et fournira au pays une assurance temporaire contre les risques extrêmes

Comme on s'y attendait, le Fonds monétaire international (FMI) a donné son feu vert pour une ligne de crédit modulable (LCM) en faveur du Maroc pour un montant équivalent à 5 milliards de dollars.

Compte tenu de la solidité des cadres de politique économique et de bilan du Maroc, le Conseil d'administration de l'institution financière internationale a approuvé en début de semaine un accord de deux ans en vue de prévenir les crises.

Le Fonds a estimé que « le Maroc remplit les conditions requises pour bénéficier de cette LCM en raison de ses très solides politiques économiques, cadres institutionnels et fondamentaux économiques, ainsi que de son engagement à maintenir ces politiques à l'avenir », a-t-on expliqué dans un communiqué de l'institution.

Il est important de rappeler que cette décision intervient moins d'un mois après une première réunion en séance informelle au cours de laquelle le FMI avait examiné la demande des autorités marocaines d'un accord biennal au titre de la LCM, pour un montant équivalent à 3,7 262 milliards de DTS (environ 417 % de la quote-part du Maroc, soit 5 milliards de dollars).

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A cette même occasion, la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, avait annoncé lors de la réunion que vient de tenir le conseil d'administration pour prendre sa décision son intention de recommander l'approbation de cet accord en faveur du Royaume, qui ainsi approuvé « renforcera les réserves extérieures du Maroc et fournira une assurance temporaire contre les risques extrêmes plausibles sur une base temporaire », selon le FMI qui précise que les autorités marocaines ont fait savoir qu'elles entendaient traiter cet accord comme un dispositif de précaution.

En effet, « les autorités ont l'intention de considérer le dispositif de la LCM comme une mesure de précaution et d'y mettre fin dès que la période de 24 mois sera écoulée, en fonction de l'évolution des risques », a déclaré Mme. Antoinette Sayeh, Directrice Adjointe générale du FMI et Président par intérim du Conseil, à l'issue des délibérations du Conseil d'administration sur le Maroc.

Dans sa déclaration, la responsable a également noté que « les politiques macroéconomiques et le cadre institutionnel très solides du Maroc ont permis à son économie de rester résiliente face aux multiples chocs négatifs qui se sont produits au cours des trois dernières années, notamment la pandémie, les deux sécheresses et les retombées de la guerre de la Russie en Ukraine ».

Selon elle, « à l'avenir, les autorités marocaines restent déterminées à reconstituer des marges de manoeuvre de politique économique, à apporter une réponse globale aux nouveaux chocs et à poursuivre la mise en oeuvre de vastes réformes structurelles nécessaires pour rendre la croissance économique plus forte, plus résiliente et plus inclusive ».

A propos de cette résilience, Mme Antoinette Sayeh a toutefois attiré l'attention sur le fait que « l'économie marocaine reste vulnérable à une détérioration de l'environnement économique et financier mondial, à une volatilité accrue des prix des matières premières et à des sécheresses récurrentes ».

Dans ce contexte, a-t-elle estimé, « l'accord de la LCM renforcera les coussins extérieurs du Maroc et fournira au pays une assurance supplémentaire contre les risques extrêmes ».

Quand bien même les accords de la LPL ont bien servi le pays dans le passé, les très solides fondamentaux cadres institutionnels, et antécédents économiques dans la mise en oeuvre de politiques économiques très solides, ainsi que l'engagement continu à maintenir ces politiques à l'avenir, le Fonds monétaire estime que tous ces facteurs, justifient la transition vers un accord de la LCM.

Et pour cause : « un accord de la LCM aiderait le Maroc à relever le défi de la reconstruction de la marge de manoeuvre de politique économique, tout en accélérant la mise en oeuvre de son programme de réformes structurelles dans un environnement extérieur de plus en plus risqué », a-t-il expliqué.

A titre de rappel, depuis 2012, le Maroc a bénéficié de quatre accords successifs au titre de la LPL, d'un montant d'environ 3 milliards de dollars chacun.

Comme le souligne le FMI dans son communiqué, la première LPL a été approuvée le 3 août 2012, et trois autres ont été approuvées le 28 juillet 2014, le 22 juillet 2016 et le 17 décembre 2018.

A noter que « la quatrième LPL a expiré le 7 avril 2020, lorsque les autorités ont acheté toutes les ressources disponibles dans le cadre de la LPL pour limiter l'impact social et économique de la pandémie de COVID-19 et permettre au Maroc de maintenir un niveau adéquat de réserves officielles pour atténuer les pressions sur la balance des paiements », a expliqué l'institution internationale.

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