Ile Maurice: Rajesh Bhagwan - «Nous connaissons les frasques de Phokeer»

interview

Mardi, vous avez été suspendu pour cinq séances. Allez-vous saisir la Cour suprême ?

Il ne faut pas lutter pour que je rentre au Parlement uniquement. Il faut agir pour un grand nettoyage dans le pays. Il n'y a que le judiciaire et le bureau du Directeur des poursuites publiques qui fonctionnent. Il faut nettoyer les institutions qui sont pourries à cause de Pravind Jugnauth. Même le Parlement ne fonctionne plus. C'est pour cette raison que les membres de l'opposition réclament des élections générales. Pravind Jugnauth a détruit le pays. Il suffit d'écouter les propos du cardinal Piat. Nous ne voulons pas retirer Pravind Jugnauth de la tête du pays uniquement, mais nous voulons des élections pour tout nettoyer afin que les institutions fonctionnent. Cela implique aussi le départ de Sooroojdev Phokeer qui n'a aucun respect pour des élus du peuple.

Le Premier ministre s'est servi encore une fois de Steven Obeegadoo pour m'expulser alors même que je devais intervenir sur les inondations ayant affecté des résidants des maisons de la NHDC de Gros-Cailloux. Et, par coïncidence, il y a eu des inondations mardi. Je suis parti voir les habitants juste après mon expulsion. Steven Obeegadoo, qui est le ministre responsable, n'a jamais rencontré ces personnes. Il devra mettre un radar sur la berline et sur les motos de son escorte pour qu'il puisse découvrir des familles qui souffrent à Gros-Cailloux.

Un autre ancien du MMM, Alan Ganoo, a critiqué votre comportement et celui de Paul Bérenger lors de son intervention. Cela vous blesse ?

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Alan Ganoo agit avec lâcheté. Il crache dans l'assiette qui l'a nourri. C'est grâce au MMM, et surtout à Paul Bérenger, qu'il est devenu député, speaker, Attorney General, ministre, leader de l'opposition et leader du MMM (NdlR, Paul Bérenger avait temporairement cédé sa place pendant son traitement en 2013). Il a été élu grâce au soutien de Jasmine Toulouse et de sa famille qui ont travaillé pour lui pendant les différentes campagnes électorales. Il ne trouve pas mieux que de s'abaisser pour dénigrer cette femme au Parlement. C'est le politicien le plus ingrat de l'histoire politique. Je ne souhaite pas lui accorder d'importance. J'ai été élu à neuf reprises. J'ai connu beaucoup d'adversaires qui m'ont respecté et c'était réciproque. Moi, je n'ai jamais donné un lopin de terre à une maîtresse. Je n'ai jamais demandé à des militants d'aller ramasser toutes les copies du journal qui allait dénoncer cette affaire à 4 heures du matin. Nous sommes des élus du peuple.

Paul Bérenger est le doyen de ce Parlement et il est un ancien Premier ministre. Comment un speaker peut s'adresser à lui sur ce ton ? J'ai été révolté par son attitude. Je ne regrette nullement les mots que j'ai utilisés à son égard car nous, au MMM, nous connaissons très bien les frasques de Sooroojdev Phokeer.

Cinq semaines de suspension. Donc, vous ne pourrez pas poser au moins 20 questions. Que ferez-vous ?

D'abord, laissez-moi féliciter Joanna Bérenger (NdlR, elle est suspendue pour trois séances). C'est une jeune députée qui a été dégoûtée par la façon de faire du speaker. Elle n'a pas eu peur de le dénoncer. Malgré notre absence du Parlement, nous allons coordonner nos plans. J'ai déjà commencé mon travail de terrain depuis mardi pour dénoncer ce gouvernement. J'avais des questions concernant la mort de Soopramanien Kistnen, sur Yogida Sawmynaden et la mafia qui contrôle désormais les courses de chevaux. J'avais aussi des questions sur le sort des planteurs.

Tandis que Maneesh Gobin, le ministre de l'Agro-industrie, préfère aller se promener dans les chasses afin de trouver un cerf, les planteurs du Nord peinent à irriguer leurs champs. D'autres ont du mal à trouver des machines agricoles pour préparer leurs terres. Je voulais aussi intervenir sur les risques d'inondations et des constructions illégales dans ma circonscription. Je suis un député du terrain et pas un député qui fonctionne comme Steven Obeegadoo. Je continue mon travail sur le terrain.

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