Le 4ème Symposium régional sur l'écologisation des systèmes judiciaires en Afrique aura lieu au Maroc en 2025, a annoncé le Réseau africain d'éducation judiciaire sur le droit de l'environnement (AJENEL), initiateur de cet événement panafricain.
Le Royaume du Maroc a été choisi à l'unanimité par les membres du Conseil de l'AJENEL au terme des travaux du 3ème Symposium qui s'est tenu à Nairobi, la capitale du Kenya, du 03 au 05 avril, et qui a été marqué par une forte participation marocaine.
Le Maroc a été élu pour l'organisation de cet événement biannuel eu égard à son leadership au niveau continental en matière de formation judiciaire et en matière d'indépendance de la justice et de protection des droits de l'Homme, ainsi qu'en reconnaissance de son expérience dans l'organisation des grands événements internationaux.
Les qualités du Royaume dans le domaine de l'organisation des événements et son expertise en matière de formation judiciaire ont fait l'objet d'un plaidoirie de Mme Imane Elmalki, conseillère à la Cour de cassation et chef de division au Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ), devant un jury issu de 11 pays africains, dont notamment l'Afrique du Sud, le Mozambique, le Kenya, le Togo et le Malawi.
Dans une déclaration à la MAP, Mme Elmalki qui a été réélue membre du Conseil exécutif de l'AJENEL, a expliqué que cette reconnaissance est le fruit des efforts déployés par le Royaume dans la promotion des droits liés à l'environnement et des politiques engagées en la matière, ainsi qu'aux efforts judiciaires qui ont été fournis par le pouvoir judiciaire ces dernières années.
La délégation marocaine qui comprend également le conseiller à la Cour de cassation, Ahmed Dahman, a participé activement aux travaux de ce 3ème Symposium, prenant part aux différents panels et séances de débats.
Les représentants du Maroc ont notamment mis en avant l'expérience de la Cour de cassation du Maroc dans le domaine de la protection de l'environnement, soulignant les politiques publiques engagées par le Royaume en matière de protection de l'environnement, ainsi que le cadre légal qu'il a développé dans le respect des engagements nationaux et internationaux.
Ils ont également fait savoir que le Maroc dispose d'un arsenal juridique très développé et de textes de loi très novateurs, notant que la jurisprudence écologique de la Cour s'aligne parfaitement aux exigences des politiques publiques en matière de protection de l'environnement.
De même, ils ont plaidé pour un espace juridique africain commun pour relever les défis liés au changement climatique, soulignant la nécessité de réaliser l'équilibre entre les besoins du développement durable et la protection de l'environnement.
Par ailleurs, les représentants des 32 magistratures membres de l'AJENEL, prenant part au Symposium ont convenu de renforcer le rôle du pouvoir judiciaire dans la lutte contre le changement climatique en Afrique, à travers l'encouragement des instituts de formation judiciaire à développer et intégrer des modules sur l'environnement et le changement climatique dans leurs programmes.
Dans le communiqué final sanctionnant les travaux du Symposium, ils ont souligné la nécessité de soutenir les autorités judiciaires dans le développement d'une jurisprudence transformatrice dans les domaines du changement climatique, des droits des femmes et d'autres groupes vulnérables et des connaissances traditionnelles et autochtones sur l'environnement et le changement climatique.
Ils ont également appelé les pouvoirs exécutif et législatif des Etats membres à élaborer des politiques et des lois progressistes, permettant de lutter contre le changement climatique, ainsi qu'à créer des Cours et tribunaux pour traiter les questions liées à l'environnement et au changement climatique.
En outre, les Etats membres ont été exhortés à tenir compte de la nature transfrontalière des facteurs de changement climatique et, ainsi, développer des cadres régionaux appropriés pour lutter contre ce phénomène, lit-on dans le communiqué final.
La séance de clôture du 3ème Symposium sur l'écologisation des systèmes judiciaires a été marquée par la présence du vice-président kényan, Rigathi Gachagua, qui a souligné la centralité du pouvoir judiciaire dans la justice climatique, notamment dans cette conjoncture marquée par les effets négatifs du changement climatique.
Le vice-président a saisi l'occasion pour exhorter le pouvoir judiciaire à adopter des peines de protection de l'environnement au lieu de peines privatives de liberté.
Plus de 300 participants ont pris part à cet événement, qui s'est tenu sous le thème: "Renforcer le rôle du système judiciaire dans la lutte contre le changement climatique en Afrique".