Le PAM a décidé de réduire l'aide alimentaire accordée aux réfugiés au Burundi. Une décision qui risque d'avoir des conséquences dramatiques.
La mesure est effective depuis le 1er avril 2023. La ration jadis accordée aux réfugiés sera réduite de moitié. Ce qui risque de compliquer davantage les conditions de vie des réfugiés qui sont déjà dans une situation de précarité.
Au moins 56.000 réfugiés vivant dans les camps et qui pour la plupart sont des Congolais, sont concernés par cette mesure de réduction de l'aide alimentaire.
Les raisons de la réduction de l'aide
Lors d'une conférence de presse mardi 4 avril à Bujumbura, Claude Kakule, directeur adjoint du programme alimentaire mondial au Burundi est revenu sur les raisons de la décision.
"La ration que nous fournissions avant c'était l'équivalent de 2.100 kilocalories nécessaires pour couvrir les besoins alimentaires d'une personne active. Compte tenu de la réduction de ressources disponibles, nous sommes obligés malheureusement de réduire de moitié cette ration alimentaire pour les réfugiés. La situation risque de continuer au cours des prochains mois, si nous n'obtenons pas sept millions de dollars immédiatement" a précisé Claude Kakule.
La représentante résidente du Haut-Commissariat pour les Réfugiés au Burundi, Brigitte Eno évoque pour sa part d'autres urgences qui existent désormais dans le monde pour tenter d'expliquer cette réduction.
" Il y a beaucoup d'autres urgences compétitives dans le monde qui font qu'il y a une certaine réduction d'assistance accordée aux réfugiés d'ici. Ce mois-ci la réduction sera de 80 % de ce qu'ils recevaient et les mois prochains ça va baisser jusqu'à 50%" a-t-elle expliqué.
Des inquiétudes pour l'avenir
Depuis l'an dernier, les réfugiés dénoncent les conditions dans lesquelles ils vivent, la prise en charge médicale qui ne répond pas toujours aux attentes et la nourriture insuffisante. La réduction de l'aide alimentaire est donc une très mauvaise nouvelle qui suscite beaucoup d'inquiétudes. Les conséquences seront dramatiques estime Naomie Pendo, réfugiée congolaise de 24 ans .
"Imaginez-vous, avec 100% de nourriture qu'on nous donnait, on mangeait une fois par jour. Il y avait des cas de malnutrition chez les enfants. Les 50 % ne peuvent pas faire un mois. La malnutrition va s'aggraver" craint la jeune fille.
Pour s'en sortir, les réfugiés devront certainement exercer et diversifier les activités économiques et espérer arriver à une autosuffisance alimentaire. Pour cela ils ont besoin de plus de liberté de mouvements qu'avant.
Le Burundi héberge un total de 90 milles réfugiés de nationalités différentes dont 50 milles dans les camps, essentiellement des Congolais.