C'est à la fois pour atténuer les problèmes financiers du pays et permettre au gouvernement de poursuivre son plan de développement que le FMI a accepté de débourser 3,5 milliards de dollars sur les trois ans et demi à venir. Un programme solide qui s'étend sur quarante mois. À la hauteur des enjeux pour la locomotive économique de l'Afrique de l'Ouest. Les négociations avaient commencé en décembre dernier.
Au départ, l'an dernier, Alassane Ouattara ne voulait pas d'un plan du FMI, indique une source proche des négociations. Le président ivoirien était soucieux de ne plus passer sous les fourches caudines d'une institution souvent synonyme d'ingérence financière. Mais il a dû se rendre à l'évidence.
Avec la guerre en Ukraine et ses conséquences, inflation et hausse des taux d'intérêt, les équilibres budgétaires de la Côte d'Ivoire étaient menacés. Les dépenses en subvention pour les produits de base pèsent sur les comptes publics.
Et de l'autre côté, les recettes fiscales sont moins bonnes que prévu. La dégradation des comptes publics qui en découle explique que les 2,6 milliards de dollars demandés au départ se sont transformés au final en 3,5 milliards.
L'argent ne servira pas uniquement à remettre de l'ordre dans le budget, il permettra aussi à la Côte d'Ivoire de financer en partie son Plan national de développement (PND) 2021-2025. Le FMI attend en contrepartie une accélération des réformes sectorielles, notamment dans la fiscalité touchant des filières comme celle du cacao.