Plus de 2,5 milliards de francs comoriens, c'est le préjudice prétendu d'une affaire de pyramide de Ponzi dont serait auteur Nazra Saïd Hassani, une jeune trentenaire. La pyramide de Ponzi, c'est ce système de montage financier frauduleux qui consiste à rémunérer les investissements des clients essentiellement par les fonds procurés par les nouveaux investisseurs. Les victimes sont nombreuses et les montants, plus ou moins élevés, varient selon le profil des clients. L'affaire a éclaté quand les victimes se rendant compte de la supercherie ont commencé à réclamer leurs dus.
Nazra Saïd Hassani, ancienne employée de la société chinoise Huawei, est soupçonnée d'être la principale responsable d'une affaire d'escroquerie touchant plusieurs personnalités du pays, dont des commerçants, des banquiers mais pas seulement.
En promettant un retour sur investissement de 10 % après quinze jours, la jeune trentenaire utilisait un système de Ponzi qui a duré deux ans. Le préjudice est évalué à plus de deux milliards de francs comoriens, selon certaines sources.
Les victimes sont de plus en plus nombreuses chaque jour à se manifester, depuis l'éclatement de l'affaire; et elles font tout pour récupérer leur argent. Acculés, Nazra et sa famille ont quitté discrètement le pays sous une fausse identité avant d'être arrêtés à Madagascar le 4 avril et rapatriés à Moroni le lendemain. Une enquête est en cours et elle doit déterminer si elle a bénéficié de complicité de personnes bien placées.
Conséquence ou non de cette affaire, le pays a appris ce jeudi le limogeage, sans aucun motif officiel, du directeur général de la police et de la sûreté nationale, Abdelkader Mohamed dont la direction est celle qui émet les passeports.