Madagascar: Croissance - L'engagement de l'État à renforcer

La 2e édition de Business forum régionaux a démarré hier, à Toamasina. À l'entame des discussions, le rôle de chaque acteur de l'économie nationale et régionale a été souligné, notamment, celui de l'État dont le renforcement de l'engagement est concédé.

Une introspection. C'est ce que Romy Andrianarisoa, directrice de cabinet civil de la présidence de la République, a fait dans une partie de son discours, en ouverture de la 2e édition de Business forum régionaux, organisé par l'Economic development board of Madagascar (EDBM), à Toamasina, hier. Cette introspection porte sur le renforcement nécessaire de l'engagement étatique en faveur de la croissance. Le développement économique, la croissance dans les trois régions concernées par le rendez-vous économique à Toamasina est le contexte géographique de l'allocution de la directrice de cabinet de la présidence de la République. Il s'agit des régions Atsinanana, Alaotra-Mangoro et Analanjirofo. Seulement, les points qu'elle a soulevés ont une portée nationale.

"(...) néanmoins, le gouvernement reconnaît que les efforts menés jusqu'alors n'ont pas été suffisants pour porter cette croissance souhaitée, particulièrement dans la création d'emplois. Il faut que ces actions soient menées et l'engagement de l'État soit renforcé", déclare Romy Randrianarisoa. Elle note en exemple le renforcement nécessaire du partenariat public-privé, la question des infrastructures routières, fluviales ou énergétiques, ainsi que la sécurité foncière.

Les mots de celle qui a représenté Andry Rajoelina, président de la République, a l'ouverture du Business forum de Toamasina, tendent à répondre aux propos de Tiana Rasamimanana, président du Syndicat des industries de Madagascar (SYM), autre orateur à l'entame de l'événement. "Il y a le rôle de l'État et celui du secteur privé. L'État doit garantir la mise en place des infrastructures, comme les routes, l'énergie. Mais également garantir la sécurité des biens et des personnes et aussi de mettre en place les cadres réglementaires adaptés", lance-t-il.

La concrétisation

Pour les trois régions cibles de cette 2e édition du Business forum régional, Romy Andrianarisoa énumère cependant des projets en cours qui matérialisent la volonté étatique de jouer son rôle pour booster la croissance économique. Il y a la construction de l'autoroute Antananarivo - Toamasina, ou encore, la réhabilitation de la Route nationale numéro 2 (RN2), dont l'élargissement de ponts aux portes des régions Alaotra-Mangoro et Atsinanana, ainsi que l'élargissement du port de Toamasina.

"Le secteur public réaffirme qu'il est d'un soutien sans faille dans la facilitation et la sécurisation des investissements du secteur privé. Ainsi que les différentes mesures qui sont déployées pour permettre une croissance portée à la fois par le secteur public et le secteur privé", soutient ainsi la directrice de cabinet du chef de l'État. Elle parle de protection et encouragement des investisseurs présents. Elle évoque l'exemple de la sécurisation de l'aspect foncier avec l'avant-projet de loi sur les investissements.

Pour structurer et renforcer le Partenariat entre le secteur public et privé (PPP), une unité PPP est mise en place à la présidence de la République, indique sa directrice de cabinet. Le but est d'encourager les projets à cet effet. "D'un autre côté, les opérateurs économiques ont le devoir de contribuer à la création de richesse et d'emploi, mais également à s'assurer d'une répartition juste des revenus tout au long des chaînes de valeur", appelle Romy Andrianarisoa.

Tiana Rasamimanana a déjà donné une première réponse à cet appel. Dans son allocution, le président du SYM déclare, "le rôle du privé, des industriels entre autres, transformer, innover, transporter, exporter, assurer une bonne gestion dans le paiement des taxes. Mais nous voudrions aussi une taxation intelligente, une taxation raisonnable, des taxes dont nous savons où ça va, des taxes dont nous allons bénéficier de manière directe ou indirecte".

Le président du SYM ajoute, "Nous n'allons pas ré-énumérer les problèmes. (...) Mettons-nous d'accord sur une feuille de route. L'État d'un côté et les opérateurs économiques de l'autre. Chacun devra respecter ses engagements, en tenant compte également de la continuité de l'État". Outre une introspection et le rappel du rôle de chaque acteur, tous ceux qui ont pris la parole en ouverture du Business forum de Toamasina se sont accordé sur un point, "la concrétisation".

L'événement d'hier est le premier où la directrice de cabinet du chef de l'État a été en frontline. Visiblement, la dame est cash dans ses interventions. "Le temps est venu d'arrêter des rassemblements, les colloques, les business forum qui sont des occasions de boire des cocktails et manger des petits fours. Nous avons confiance que cette nouvelle édition du business forum régional soit un départ qui permettra d'aboutir à des concrétisations, à des calendriers spécifiques qui marquent des étapes concrètes et un calendrier raisonnable", lance-t-elle.

Même ton chez Tiana Rasamimanana, "nous ne devons pas rester dans la théorie. (...) C'est l'application qui est importante". Des mots renchéris par Richard Rafidison, gouverneur de la région Atsinanana, "les potentialités sont là, les opportunités sont là, mais il nous manque la concrétisation. (...) nous espérons des résultats concrets pour les économies régionales". Pareillement pour Lantosoa Rakotomalala, présidente du conseil d'administration de l'EDBM qui déclare, "on ne parle plus d'opportunité aujourd'hui, mais de perspectives. De qu'est-ce qu'il y a dans chaque région et comment faire bouger l'économie de chaque région".

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