Réconciliation, cohésion sociale, paix, impunité... Dans cet entretien exclusif, le ministre Kouadio Konan Bertin se prononce, sans détours, sur les sujets importants de la vie sociopolitique en Côte d'Ivoire. Aussi livre-t-il les motivations de la récente cérémonie de restitution de 47 corps des victimes des violences des crises politiques à leurs familles à l'ouest du pays. Non sans exhorter les acteurs politiques à ne pas embraser le climat social.
Le Patriote : Vous avez récemment restitué 47 corps des victimes des violences des crises politiques pour leur ré-inhumation à Guiglo. Avez-vous le sentiment d'avoir réussi à essuyer les larmes des familles ?
Kouadio Konan Bertin : Il faut d'entrée dire que la restitution des 47 corps des victimes pour leur ré-inhumation n'a pas concerné que la ville de Guiglo. Elle s'est étendue à Bloléquin et Toulepleu. J'y étais avec la ministre de la Fonction Publique Madame Anne Désiré Ouloto et la ministre de la Solidarité et de la Lutte contre la Pauvreté Madame Myss Belmonde Dogo. Le sentiment général, c'est que les populations attendaient cela depuis longtemps et elles ont été soulagées de pouvoir faire leur deuil par la restitution des dépouilles des victimes de ces crises. C'est donc un sentiment de soulagement pour ces familles de victimes et on peut dire que leurs larmes ont été essuyées et elles sont aujourd'hui apaisées. A preuve, dans toutes les localités où nous nous sommes rendus, les populations m'ont dit que c'est seulement après la remise de corps qu'elles se sentent concernées par le processus de réconciliation qui a débuté il y a deux ans.
L.P. : Le Premier ministre était à l'ouest le 15 novembre 2022 pour appeler les populations à la paix. Doit-on en déduire que cette cérémonie de restitution est la conséquence de la célébration de la Journée nationale de la paix couplée avec celle du souvenir et du pardon qui a connu une grande mobilisation ?
K.K.B. : On pourrait le dire ainsi. Cela fait partie d'un processus de décrispation. La Journée nationale de la paix, du souvenir et du pardon 2022 qui s'est tenue à Duékoué a connu une forte mobilisation et cette cérémonie de restitution en découle. On peut dire que c'est une suite positive à cette journée parce que c'était le souvenir des crises et le pardon des populations et des victimes. Oui, ce sont là quelques retombées.
L.P. : Que doivent retenir les Ivoiriens derrière ce symbole, là où l'on parle de plusieurs centaines de morts ?
K.K.B. : Disons que ce symbole, c'est la volonté du gouvernement de permettre aux populations de faire leur deuil. Il ne s'agit pas de procéder à un décompte macabre, mais de dire simplement que c'est la volonté d'aller à l'apaisement de la part du gouvernement, la volonté de permettre aux familles de pouvoir faire leur deuil. C'est surtout cela qu'il faut retenir, c'est-à-dire un symbole de paix et de cohésion à travers cette cérémonie de restitution des dépouilles des victimes.
L.P. : Que répondez-vous à ceux des parents des victimes qui affirment ne pas avoir été suffisamment indemnisés ?
K.K.B. : L'indemnisation, il faut le dire est un processus qui a commencé et qui se poursuit. Par ailleurs, aucun montant ne peut effacer le préjudice subi. L'indemnisation a toujours une valeur symbolique. Quelle somme d'argent par exemple peut ramener une vie ? C'est un « yako » symbolique qui est donné aux parents des victimes. Il faut retenir le caractère symbolique de l'indemnisation.
L.P. : Dans quelles circonstances les exhumations ont-elles été effectuées ?
K.K.B. : La grave crise post-électorale que notre pays a connue à l'issue de l'élection présidentielle de 2010 a occasionné de nombreuses pertes en vie humaine. Plusieurs victimes ont été inhumées sans que l'on ait pu les identifier et encore moins élucider les circonstances de leur mort. Les enquêtes judiciaires pour situer les responsabilités et identifier les victimes ont nécessité des exhumations de certains corps.
L.P. : Au cours de la journée nationale de la paix, le gouvernement a annoncé la restitution des corps exhumés à l'ouest. Quel est le nombre de corps exhumés dans cette partie du pays ?
K.K.B. : Dans le cadre de cette enquête judiciaire, 118 corps ont été exhumés. À l'ouest dont 53 identifiés après les travaux des experts et soixante-cinq non identifiés. Les corps identifiés seront restitués à leurs familles respectives en vue de leur ré-inhumation. Pour les corps non identifiés, l'Etat procèdera à leur ré-inhumation.
L.P. : Quelles sont les localités de l'ouest où ces exhumations ont eu lieu et quelle est le nombre de corps exhumés dans chaque localité ?
K.K.B. : Les localités concernées sont : Duékoué (6 corps exhumés, 6 corps identifiés) ; Guiglo (16 corps exhumés dont 6 identifiés) ; Bloléquin (58 corps exhumés dont 12 identifiés et 46 non identifiés) ; et Toulepleu (38 corps exhumés dont 29 identifiés et 9 non identifiés).
L.P. : Quelles sont les mesures prises par le gouvernement pour accompagner les familles dans ces ré-inhumations ?
K.K.B. : Sur cette question, je voudrais indiquer pour ces ré-inhumations, les corps seront remis aux familles avec des kits comprenant : les documents relatifs au décès (le certificat de décès, le procès-verbal de constatation de décès, le certificat de non contagion et le permis d'inhumer) ; la somme de cinq cent mille francs CFA pour l'organisation des funérailles; et la somme d'un (1) million de francs CFA à titre d'indemnisation. Il convient de préciser que c'est cette formule qui a été pratiquée en 2013 lorsqu'il y a eu l'opération d'exhumation et de ré-inhumation des corps qui avaient été enterrés de façon anarchique dans la ville d'Abidjan pendant les affrontements dans certains quartiers de la capitale économique.
L.P. : L'autre aspect, c'est l'impunité. « La restitution des corps ne doit pas faire oublier qu'aucune des victimes de Guiglo, Bloléquin ou Toulepleu, n'a obtenu justice pour les crimes subis pendant la crise, », ont récemment dit des ONG dans un communiqué. Ne pensez-vous pas que sans vérité il sera difficile de pardonner et de se réconcilier ?
K.K.B. : Oui, il faut éviter d'ériger l'impunité au rang de valeur. J'en conviens. Mais, je vous rappelle que la réconciliation est un processus. D'autres étapes suivront. Pour l'heure, je travaille à panser les meurtrissures, à apaiser les coeurs en prônant le pardon et la réconciliation.
L.P : On vous voit souvent aller à la rencontre des populations aussi bien à l'intérieur du pays qu'à l'extérieur dans le cadre de vos missions. Est-ce à dire qu'en Côte d'Ivoire, les Ivoiriens ne sont pas encore réconciliés ?
K.K.B. : Si je me réfère aux conditions dans lesquelles j'ai été nommé en 2020 en pleine belligérance, je peux vous dire que nous revenons de loin. En deux ans, il y a eu beaucoup de progrès. Bien sûr, vous me direz que beaucoup reste à faire. Mais, retenez que la réconciliation est un processus lent et patient qui exige de la méthode. Aujourd'hui, nous avons de nombreux acquis qui permettent de réamorcer le progrès économique et social de la Côte d'Ivoire. Je garde espoir, nous y travaillons avec abnégation. Je voudrais noter avec vous que les progrès réalisés en si peu de temps étonnent tous les observateurs. C'est inédit dans l'histoire au point où la Côte d'Ivoire passe pour être un modèle en matière de réconciliation.
Aller à la rencontre de la population pour parler de paix, de réconciliation et de cohésion constitue l'un des objectifs de ma mission. C'est un pan de la mission que son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, président de la République de la Côte d'Ivoire, a bien voulu me confier. Est-ce à dire qu'en Côte d'Ivoire les Ivoiriens ne sont pas encore réconciliés ? La réconciliation est un processus. Aujourd'hui, nous voyons les fruits de toutes ces actions. Il y a des Ivoiriens qui étaient en exil qui sont rentrés, des Ivoiriens qui étaient à l'extérieur qui sont revenus au pays, qui ont repris pour certains leurs anciennes fonctions. Il y a eu le dialogue politique qui est un exemple de réconciliation et de cohésion entre les acteurs politiques déjà parce que la plupart des crises en Côte d'Ivoire sont souvent à relent politique. Donc il y a des avancées réelles qui nous montrent que nous sommes sur la bonne voie. Il y a des acquis notables. Il n'y a plus de belligérance.
L.P. : A Dabou et Sikensi où vous étiez récemment, vous avez dénoncé l'usage de la violence pour régler les conflits fonciers. Etes-vous inquiets face à la résurgence de la violence dans plusieurs localités du pays ?
K.K.B. : Dabou et Sikensi ne sont hélas pas un épiphénomène. Ces violences sont constatées en bien des endroits du territoire. Il y a de quoi être inquiet. Cependant, il faut rappeler que les Ivoiriens sont un peuple de paix. La violence ne fait pas partie de leur ADN. Nous devons nous départir de ce comportement d'emprunt qui nous dénature. Sachons rester nous-mêmes, un peuple pacifique. Concernant les cas de Dabou et Sikensi, il faut dire que la violence a été exacerbée. Ce qui est dommage, il y a eu mort d'homme. Je déplore cela aujourd'hui parce qu'il ne faut jamais se faire justice soi-même.
Il y a des institutions qui sont prévues pour rendre justice si on se sent lésé. On saisit ces institutions parce que si nous rentrons dans un cycle d'auto-justice, la cohésion sociale va prendre un coup et cela sera vraiment dommage. La résurgence des conflits dans ces deux localités est souvent liée à des conflits fonciers. C'est ce qu'on constate. Donc il faut mettre l'accent dessus. Mon ministère s'attèle à sensibiliser les populations, à mener des dialogues intercommunautaires et des rencontres de cohésion et de paix afin que les populations puissent comprendre la nécessité qu'il y a de dialoguer, de discuter au lieu d'avoir un recours systématique à la violence.
L.P. : A Yamoussoukro, à l'occasion de la remise du Prix Félix Houphouët-Boigny-Unesco pour la recherche de la paix, le président du PDCI a dénoncé ce qu'il a appelé l'absence de dialogue en Côte d'Ivoire. Que répondez-vous à cela ?
K.K.B. : Je dirais que c'est le dialogue qui a permis que nous soyons au stade où nous sommes aujourd'hui. Il y a eu des avancées, des dialogues. Les anciens chefs d'Etat se sont rencontrés. C'est un acte de dialogue fort. Il y a eu la cinquième phase du dialogue politique. Je pense que ce sont des acquis qui permettent aujourd'hui de maintenir un climat apaisé. Donc les leaders se parlent, pas tous les jours mais on a eu le dialogue politique qui a été sanctionné par un communiqué auquel toutes les parties ont adhéré. Donc, on ne peut pas parler d'absence de dialogue en Côte d'Ivoire parce que des actes de dialogue existent.
L.P. : Ces dernières semaines, l'opposition ivoirienne, notamment le PPA-CI, dénonce ce qu'elle appelle un acharnement juridique contre certains de ses militants, notamment son secrétaire général et 26 de ses militants qui ont été jugés et condamnés à 2 ans d'emprisonnement. Cela n'est-il pas de nature à saper le processus de réconciliation nationale ?
K.K.B. : La réconciliation est un processus qui se déroule dans le cadre du fonctionnement régulier des institutions de la République. La Côte d'Ivoire est un Etat de droit. Conformément au principe de la séparation des pouvoirs, le judiciaire est intervenu parce qu'il a estimé qu'il y avait des griefs contre ces militants. Nous devons tous nous garder de propos ou d'actes qui sont de nature à créer des tensions. La liberté d'expression que garantit notre loi fondamentale ne doit pas mettre à mal la cohésion sociale. S'agissant des 26 militants du PPA-CI, ils ont été libérés en appel. Cela atteste de l'indépendance de notre justice.
L.P. : Justement, comment expliquez-vous qu'après les nombreux efforts du gouvernement pour le renforcement de la cohésion sociale, notamment l'ordonnance d'amnistie prise pour 800 ex-détenus condamnés ou poursuivis pour des infractions en lien avec la crise postélectorale, le retour en masse des exilés...des Ivoiriens, en particulier des acteurs politiques, soient encore animés d'un esprit de belligérance ?
K.K.B. : Je dirais plutôt que parler d'esprit de belligérance c'est un peu fort. Le jeu politique se déroule quelquefois avec des soubresauts. Il faut continuer la sensibilisation, rappeler les bonnes pratiques démocratiques. Il faut continuer de maintenir le dialogue entre les acteurs politiques afin d'évacuer tout esprit de belligérance qui n'est pas de nature à favoriser la paix et la cohésion sociale. Nous devons consolider la cohésion sociale, la réconciliation et la paix. Il faut exhorter à la pondération dans le discours politique, au bon ton, au dialogue et à la paix. Votre question démontre que nous avons beaucoup d'efforts à fournir en matière de démocratie. C'est la raison pour laquelle mon département ministériel s'apprête à lancer un vaste programme de formation à la citoyenneté et à la démocratie.
L.P. : On assiste, à ce propos, à une prolifération de discours provocateurs de responsables de l'opposition notamment du PPA-CI. Avez-vous le sentiment qu'ils n'ont pas suffisamment tiré les leçons du passé trouble de ce pays ?
K.K.B. : Tout le monde sait ce que la Côte d'Ivoire a vécu. Nous venons de loin et nous pensons que tous les acteurs politiques ont tiré des leçons de tout ce qui s'est passé et personne n'a intérêt à retourner dans ce passé trouble et douloureux que nous venons de connaître. Je ne crois pas qu'un seul Ivoirien ait envie de revivre ce que nous avons vécu. Nous devons justement observer de la mesure dans nos propos. Que chaque acteur politique ait de la maîtrise afin que nous puissions aller de l'avant et ne pas retomber dans ce que notre pays a connu dans un passé récent. Nous devons tous nous conformer aux règles républicaines du jeu démocratique dont la finalité est de bâtir une société apaisée pour le bonheur des populations.
L.P. : « Il y a un temps pour faire la guerre et un temps pour faire la paix », dites-vous souvent. Avez-vous le sentiment que le temps de la paix durable est maintenant venu ?
K.K.B. : En tout état de cause, pour nous, c'est un souhait que le temps de la paix durable s'établisse. Je le souhaite, c'est ma conviction car on ne peut pas rester tout le temps dans la belligérance. Nous avons hélas expérimenté la guerre, revenons à la paix. Il y a un temps pour faire la guerre et il y a un temps pour faire la paix et nous souhaitons vivement que le temps que nous vivons soit le plus long possible, le temps de la paix parce que c'est ce temps-là qui peut nous permettre de développer notre pays, permettre à tous les acteurs politiques d'ester librement et aux populations de vaquer à leurs occupations, de monter leurs projets et de prospérer. Nous souhaitons que le temps de la paix durable demeure à jamais en Côte d'Ivoire.
L.P. : Vu l'ampleur des conflits inter-ethniques et fonciers attentatoires à la cohésion sociale, peut-on dire que les Ivoiriens sont vraiment prêts à s'accepter autour des valeurs de la nation ?
K.K.B. : Le calme qui prévaut en ce moment indique que les Ivoiriens sont prêts à s'accepter autour des valeurs de la Nation. C'est parce que justement les Ivoiriens ont accepté de s'asseoir autour des valeurs de la Nation que nous sommes allés au dialogue politique qui a vu la participation des ONG représentatives. Donc je pense personnellement que les Ivoiriens sont prêts à s'accepter. Parfois, il y a des petites tensions, mais c'est la loi du fonctionnement normal de toute société. Les Ivoiriens s'acceptent tous les jours, les mariages inter-ethniques se contractent. Il est excessif de parler de non-acceptation des autres. Les Ivoiriens sont réunis autour des valeurs de la Nation.
L.P. : Charles Blé Goudé que vous connaissez bien a dit sa volonté d'oeuvrer désormais pour la paix en Côte d'Ivoire. Mais, beaucoup d'Ivoiriens, au regard de son passé, doutent de sa profession de foi. Qu'en pensez-vous ?
K.K.B. : Je pense que c'est bien d'oeuvrer pour la paix et c'est quelque chose à saluer et à encourager. Il faut lui accorder ce crédit, c'est une bonne chose ; on ne peut pas douter a priori de sa bonne foi, de sa bonne volonté. Il faut éviter les procès d'intention. Il faut toujours rechercher les acteurs de paix et non le contraire ; donc nous pensons que c'est tout à son honneur, c'est tout à son crédit que de prôner la paix. On ne peut que saluer de telles initiatives et les encourager. Le ministère de la Réconciliation et de Cohésion Nationale salue cette initiative de Monsieur Charles Blé Goudé.
L.P. : Avez-vous un message particulier pour d'abord les hommes politiques et ensuite les populations en général ?
K.K.B. : Aux hommes politiques, je dirais que bientôt nous entrons dans les phases électorales et donc je les exhorte à avoir un langage de paix, un langage de cohésion, un langage de réconciliation. D'éviter d'embraser le climat social par des propos belliqueux. Aux populations de la Côte d'Ivoire, nous disons que le pays est en paix. Nous les invitons à recourir au dialogue, à la concertation pour le règlement pacifique de tout problème. Il n'y a pas de problème sans solution. Il faut éviter de recourir à la vengeance, à l'auto-justice, parce que cela est préjudiciable au climat de paix, de cohésion sociale nécessaire au développement.
L.P. : Vous êtes chargé de mener à bien la politique de la Réconciliation nationale et de la Cohésion nationale. En quelques mots, comment jugez-vous votre bilan ?
K.K.B. : Je ne peux juger mon bilan, je ne peux me juger. J'ai été mis en mission par Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, président de la République de Côte d'Ivoire et je m'efforce au quotidien de parler de paix, de cohésion, de réconciliation aux Ivoiriens, de les amener à désarmer leurs coeurs, les amener à rechercher à travers leurs prochains les valeurs intrinsèques qu'on peut trouver en un individu. Faire un bilan! La cohésion et la réconciliation n'ont pas de bilan, ce sont des quêtes permanentes, perpétuelles et donc je ne peux juger mon bilan. Il appartient aux Ivoiriens de juger mon bilan. Je souhaite faire le meilleur chaque jour pour la préservation de la paix et du climat de cohésion en Côte d'Ivoire. Et nous constatons tous que nous vivons en paix aujourd'hui.
L.P. : Aujourd'hui, où se situe le ministre KKB, entre le PDCI et le RHDP, au moment où les uns et les autres se déterminent pour l'un ou l'autre camp ?
K.K.B. : Le ministre KKB est pour la paix en Côte d'Ivoire, pour la cohésion entre les Ivoiriens, pour la paix sociale. Il est mis en mission par Son Excellence Monsieur le président de la République et donc, il ne lui appartient pas de se déterminer pour l'un ou l'autre camp. Il est en mission pour la paix, au service de la Côte d'Ivoire, son pays. Ce ne sont pas les camps qui comptent. Les camps passent, le Côte d'Ivoire est éternelle. L'essentiel c'est la paix. J'ai fait le choix du camp de la paix. J'invite tous les Ivoiriens à adhérer au camp de la paix.