Cote d'Ivoire: Logement social et économique - Ces difficultés qui plombent le programme selon les promoteurs immobiliers

Un diagnostic des promoteurs immobiliers. Si le programme gouvernemental des logements sociaux et économiques n'a pas encore atteint sa vitesse de croisière, cela est dû à un certain nombre de difficultés sur le terrain. A la faveur du lancement du Forum international du logement social, économique et standing (Filoses) le 31 mars dernier à Cocody, Siriki Sangaré, Pdg d'Opes Holding S.A.

(entreprise majeure engagée dans le vaste programme présidentiel des logements sociaux, économiques et de standing entrepris par l'Etat ivoirien) par ailleurs président de la Fédération des promoteurs immobiliers de l'Afrique de l'Ouest (FIAO), est revenu sur quelques difficultés qui plombent le programme gouvernemental avant d'ébaucher des pistes de solution.

Le coût du logement social arrêté par l'autorité de tutelle, a rappelé Siriki Sangaré, est « malheureusement » plafonné à 12,5 millions FCFA y compris le terrain. Quant à celui du logement économique, il est de 23 millions FCFA. Pour lui, le coût du foncier n'est pas aligné à celui du décret qui est de 2000F/m2. La spéculation foncière impacte donc le coût du logement sans compter les VRD (travaux de voiries et réseaux divers) qui obligent les promoteurs à faire des dépenses supplémentaires. A cela s'ajoutent les faibles marges au niveau du logement social et la complexité du cahier de charges de ce programme.

» Si le coût du foncier est subventionné et si les VRD primaires sont faits, ça va nous permettre de trouver des solutions », espère le président de la Chambre nationale des promoteurs et constructeurs agréés de Côte d'Ivoire.

Autre difficulté, l'accès au financement. » On travaille avec les banques commerciales. Leur durée de crédit promoteur est très courte. Le crédit acquéreurs à des exigences or 80% des personnes ne sont pas bancarisés. Sur les 20%, il y a 60% qui n'ont pas la quotité cessible. C'est donc très compliqué. Le fonds de garantie ne fonctionne pas encore. On se bat pour que la banque de l'habitat puisse avoir le statut de banque de développement », a-t-il fait savoir. La transformation de la banque de l'habitat en banque de développement, a expliqué Sidiki Sangaré, va aider à porter le projet sur une longue période.

L'accès au logement pour le plus démuni, a souligné le Pdg d'Opes Holding S.A, est l'objectif du programme social du gouvernement qui veut résorber le déficit en logements. Mais, a-t-il fait savoir, cela passe par une bonne identification de la cible car « on peut construire 600.000 logements aujourd'hui et ne pas réduire le déficit si la vraie cible n'est pas atteinte ».

Enfin, comme solution pour résorber l'énorme déficit que connait le secteur, c'est d'accentuer la sensibilisation des jeunes travailleurs et autres nouveaux fonctionnaires.

« La réalité est que quand nos jeunes frères sortent nouvellement des écoles professionnelles, de l'école de police, de gendarmerie... leur premier souci est de prendre des prêts pour acheter des voitures, faire des mariages... Avec les promoteurs, on s'est dit que de 1960 à 1980, il y avait une politique de commercialisation, location-vente, qui donnait à chacun la possibilité d'acheter une maison. Et ce, en payant l'apport initial avec son rappel ou son premier salaire », a-t-il rappelé avant d'annoncer qu'en accord avec les banques, les promoteurs et les assurances, un tel mécanisme est en train d'être élaboré.

» Nous allons travailler avec les banques, les promoteurs qui ont la capacité de traiter les projets à terme et de travailler avec les jeunes eux-mêmes pour savoir comment ils peuvent s'inscrire dans le projet », a indiqué Sidiki Sangaré.

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