L'annonce du ministre de l'Intérieur et de la décentralisation n'en finit pas de provoquer des polémiques. Le communiqué de la délégation européenne et de différentes ambassades présentes à Madagascar n'a fait que l'amplifier. Les réactions enregistrées après sa sortie ont montré que la décision ministérielle divise plus que jamais la classe politique.
L'opposition a été unanime dans sa condamnation de l'annonce faite par le ministre et elle a été confortée dans son appréciation par celle des représentants de la communauté internationale à Madagascar. Cependant, certains acteurs de la vie politique se sont insurgés contre cette ingérence et l'ont reproché vertement aux signataires du communiqué. Ces derniers ont semblé dire que leur attitude était malvenue car il s'agissait d'une décision concernant uniquement les Malgaches.
D'autres se sont efforcés de le justifier sur le plan juridique. Force, disent-ils, reste à la puissance publique et à l'État. Les jours à venir vont permettre de voir plus clairement l'évolution des positions des uns et des autres. Le week-end pascal va-t-il leur permettre d'arrondir les angles ? On pourra certainement voir quelle sera l'attitude des représentants de la vie politique dès le début de la semaine prochaine. Certains d'entre eux paraissent décidés à ne pas se plier aux décisions prises par les autorités. Forts de l'avis émis par la communauté internationale, ils ne vont pas rentrer dans le rang.
Ceux qui ne sont pas encore officiellement candidats, mais sont en précampagne, sont prêts à braver les interdictions qui leur sont faites. On verra dès mardi prochain. Les appels à l'apaisement vont certainement se multiplier, mais nul ne sait s'ils seront suivis d'effet. Le cours des événements risque de montrer que la tension va aller crescendo.