Madagascar: Barons de la drogue arrêtés à Tana - Une première enquête de 90 jours au Sri Lanka

Contrairement aux rumeurs qui courent sur les sorts de Harak Kuta et Kudu Salidu, ils n'ont pas été exécutés, du moins pour le moment. Nadun Chinthaka Wickramaratne alias Harak Kata et Salindu Malshitha Gunaratne alias Kudu Salidu, deux barons de la drogue qui sont internationalement recherchés et arrêtés à l'aéroport d'Ivato en mars dernier, sont soumis à une longue enquête préliminaire.

Cet interrogatoire, dirigé par le CID (Criminal Investigative Département) de Sri Lanka, l'équivalent de la brigade criminelle chez nous, a été aussitôt ouvert à l'arrivée des deux criminels notoires sur place en début mars. Leur rapatriement a été placé sous haute surveillance. Les deux compères ont été accompagnés par des policiers du CID et aussi d'autres éléments malgaches. Rien ne filtre de leurs enquêtes très suivies par les médias locaux. Certaines sources indiquent que la femme de Harak Kata serait aussi dans la ligne de mire des limiers.

Elle risque une arrestation pour complicité, affirment certains médias sur place. Les mêmes sources indiquent que la femme sera frappée d'une mesure de rapatriement pour être soumise à une enquête au Sri Lanka. Aucune précision pour l'instant de quelle femme on parle. On sait qu'une personne à Madagascar s'est présentée comme sa femme aux enquêteurs malgaches à la suite de l'arrestation des deux barons. Une tentative d'intervention de sa part aurait eu lieu pour libérer vainement les concernés. S'agit-t-il de cette femme qui, selon les indiscrétions, a pris le large de l'affaire lorsque son intervention a tourné court. Depuis, elle a décidé de passer sous camouflage et aurait changé fréquemment d'hébergement dont des hôtels dans la capitale.

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Sur un autre plan, certains observateurs trouvent un conflit d'intérêt sur des cartels de la drogue au sujet d'Harak Kata et consorts. Les uns préfèrent leur détention à Madagascar puisqu'ils risquent la peine capitale dans leur pays. Et puis, dans le pays du « moramora », il n'est pas à écarter qu'ils pourront s'éclipser en catimini à la façon Arfa Houcine et bien d'autres cas encore. Les autres, selon toujours les analystes, ont tout fait pour le rapatriement au Sri Lanka pour les écarter de la concurrence dans le domaine du narcotrafic.

Beaucoup de choses peuvent ainsi survenir durant les 60 jours restants des 90 jours réglementaires de l'interrogatoire des deux jeunes pourtant des barons de la drogue. Pourquoi ces patrons de cartel sont-ils venus à Madagascar ? La question mérite une certaine réflexion. On parle toujours du pays comme d'une plaque tournante mais comme ce sont de grosses pointures qui se déplacent pour venir ici, il y a certainement anguille sous roche.

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