Dans le cadre de la réalisation des chantiers de réformes visant à faire de notre place financier un espace sûr, dynamique et sécurisé, l'Autorité des marchés financiers de l'Union monétaire Ouest africaine (Amf-Umoa) a entrepris de doter le marché financier de l'Umoa d'une cartographie des risques et d'un système de gestion des risques.
Pour le secrétaire général de l'Amf-Umoa, l'enjeu de la mise en oeuvre d'une cartographie des risques est, d'une part, de distinguer la problématique liée au développement du marché et aux risques supportés par les investisseurs et, d'autre part, de réaliser l'un des objectifs importants des marchés financiers à savoir la réduction des risques systématiques.
Ripert Boussoukpe, en l'occurrence, souligne que la mise en oeuvre de cet outil devrait non seulement permettre l'Amf-Umoa de faire évoluer son approche de régulation et de supervision en la fondant sur les risques, et aux acteurs de d'améliorer leur processus de gestion des risques pour orienter et développer leurs activités.
Ce chantier démarré en juin 2022, s'est déroulé en plusieurs étapes qui ont abouti à l'élaboration d'un rapport de diagnostic de l'environnement de contrôle de l'Amf-Umoa destinés à ses instances décisionnelles, d'un rapport d'analyse du marché financier régional et d'un rapport d'analyse de la cartographie des risques du marché financier régional.
S'exprimant sur les conséquences du durcissement des politiques monétaires engendré par les chocs notés ces derniers temps notamment la Covid-19 et la guerre en Ukraine, le consultant du cabinet Mazars qui a effectué les analyses indique que le marché des eurobonds est momentanément fermé.
Dans la foulée, le professeur Babacar Sène soutient qu' « il serait suicidaire qu'un Etat s'y aventure parce qu'il risque de sortir avec des taux à deux chiffres. Des rendements à 10% ou 11% sont énormes dans un contexte où les pays ont un problème d'endettement », estime le directeur des études et des statistiques de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
En ce sens, M. Sène a invité les Etats membres de l'Uemoa à s'orienter vers des crédits syndiqués. A l'en croire, « au lieu de solliciter le marché international, nous allons solliciter des banques d'envergure internationale et négocier sur table pour avoir des taux assez acceptables afin de pouvoir lever des fonds.
Le professeur a également relevé les difficultés engendrées les tensions inflationnistes qui ont poussé les banques centrales comme la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (Bceao) à durcir leurs politiques pour alléger la souffrance des ménages mais agents économiques.