La dernière édition de l'Africa's Pulse de la Banque mondiale pour l'Afrique subsaharienne a prédit que la croissance économique en Afrique subsaharienne devrait ralentir, passant de 3,6% en 2022 à 3,1% en 2023. Selon Andrew Dabalen, économiste en chef de la Banque mondiale pour l'Afrique, la faiblesse de la croissance, combinée aux vulnérabilités de la dette et à une croissance morose des investissements, risque de faire perdre une décennie à la réduction de la pauvreté.
La croissance économique en Afrique subsaharienne devrait ralentir, passant de 3,6% en 2022 à 3,1% en 2023, selon la dernière édition de l'Africa's Pulse, la mise à jour économique d'avril 2023 de la Banque mondiale pour l'Afrique subsaharienne. L'activité économique en Afrique du Sud devrait encore s'affaiblir en 2023 (0,5% de croissance annuelle) en raison de l'aggravation de la crise énergétique, tandis que la reprise de la croissance au Nigéria pour 2023 (2,8%) demeure fragile, la production de pétrole restant modérée. La croissance du Produit intérieur brut (PIB) réel de la sous-région de l'Afrique de l'Ouest et du Centre devrait baisser à 3,4% en 2023, contre 3,7% en 2022 ; tandis que celle de l'Afrique de l'Est et Australe reculerait à 3,0% en 2023, contre 3,5% en 2022.
Selon Andrew Dabalen, économiste en chef de la Banque mondiale pour l'Afrique, la faiblesse de la croissance, combinée aux vulnérabilités de la dette et à une croissance morose des investissements, risque de faire perdre une décennie à la réduction de la pauvreté. Il invite ainsi les décideurs politiques à redoubler d'efforts pour freiner l'inflation, stimuler la mobilisation des ressources intérieures et adopter des réformes favorables à la croissance, tout en continuant à aider les ménages les plus pauvres à faire face à l'augmentation du coût de la vie.
Suivant le rapport, les risques de surendettement restent élevés, 22 pays de la région présentant un risque élevé de surendettement extérieur ou étant en situation de surendettement en décembre 2022. Les conditions financières mondiales défavorables ont augmenté les coûts d'emprunt et les coûts du service de la dette en Afrique, détournant l'argent des investissements de développement indispensables, et menaçant la stabilité macro-budgétaire.
«Une inflation obstinément élevée et une faible croissance des investissements continuent de peser sur les économies africaines. Bien que l'inflation semble avoir atteint son maximum l'année dernière, elle devrait rester élevée, à 7,5% en 2023, et dépasser les fourchettes cibles des Banques centrales dans la plupart des pays. La croissance des investissements en Afrique subsaharienne est passée de 6,8% en 2010-2013 à 1,6% en 2021, avec un ralentissement plus marqué en Afrique de l'Est et Australe qu'en Afrique de l'Ouest et du Centre», rapporte la source.
Malgré ces défis, souligne le document, de nombreux pays de la région font preuve de résilience face aux multiples crises. Il s'agit notamment du Kenya, de la Côte d'Ivoire et de la République Démocratique du Congo (RDC) qui ont enregistré des taux de croissance respectifs de 5,2%, 6,7% et 8,6% en 2022. En RDC, le secteur minier a été le principal moteur de la croissance, en raison d'une expansion des capacités et d'une reprise de la demande mondiale.