La lutte contre le harcèlement scolaire se concrétise. Ce fléau est présent dans les établissements scolaires.
Violence en milieu scolaire. Un élève du Collège d'enseignement général (CEG) à Ambohipo a été renvoyé de son école, la semaine dernière, pour avoir poignardé son camarade de classe. « C'est par jalousie qu'il aurait commis cet acte», indique Lalaina Ramananan-tony, chef de circonscription scolaire (Cisco) Tanà-ville, hier dans le cadre de la présentation du guide contre le harcèlement scolaire, au Tranom- pokonolona Analakely. La victime s'est remise de ses blessures. L'auteur risque des sanctions pénales, car la famille de la victime a porté plainte.
La violence physique est une forme de harcèlement scolaire assez rare, contrairement aux violences verbales et psychologiques. Tous les jours, Miary, élève d'une école privée à Andravoahangy, supporte les railleries de ses camarades de classe. « Je suis affligée que mes amis me comparent à une « sénégalaise », à cause de la couleur de ma peau », nous confie cette collégienne. Aina, son amie, ne vient plus à l'école, sans son bandeau. « Mes amis se moquent de moi, à cause de mon grand front. Je mets ce bandeau, pour le dissimuler », lance-t-elle. Les élèves se font harceler par leurs camarades, en général. Mais il se peut, aussi, que le harceleur soit un enseignant.
Ignoré ou banalisé
Tsanta en témoigne. Cette adolescente a décidé de quitter l'école, en classe de 5e, à cause des sarcasmes de ses enseignants. « Ils me répétaient qu'en plus d'être la plus vieille de la classe, je suis très nulle. Je n'avais plus envie d'aller à l'école, car j'avais honte de moi », raconte-t-elle. Le harcèlement semble être ignoré ou banalisé par des enseignants et des responsables d'établissements scolaires. Un responsable de l'école de Miary et de Aina affirme qu'il n'y a pas de harcèlement dans cet établissement. Les témoignages de ces deux collégiennes le contredisent.
Ce guide sera distribué aux acteurs de l'éducation. Il les informera sur le harcèlement scolaire, les préventions et les mesures à prendre lorsqu'ils se produisent. « Le harcèlement doit être évité, pendant la période de construction de l'enfant. Ses victimes sont les plus exposées aux violences. Elles vont se replier sur elles-mêmes, toute leur vie. L'enfant doit être valorisé pour l'éviter », lance Anjara Rasoanaivo, secrétaire général de l'association Imaso Ivoho Madagascar.