Addis-Abeba, Éthiopie, le 20 mars 2023 (CEA) - Les panélistes d’une table ronde de haut niveau lors de la 55ème session de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique ont formulé des recommandations sur la manière dont la Zone de libre-échange continentale africaine peut être mise à profit pour favoriser la résilience, l’inclusion et la reprise économique.
Présidée par le Directeur de la Division de l’intégration régionale et du commerce de la CEA, Stephen Karingi, la session, qui s’est concentrée sur l’exploitation de la ZLECAf pour la résilience et l’inclusion économique, a formulé des recommandations sur la manière dont la celle-ci peut être exploitée pour favoriser la reprise et la transformation en Afrique et réduire les inégalités et la vulnérabilité.
Répondant à la question sur la manière dont son pays veille à ce que les plus vulnérables ne soient pas laissés pour compte, la Ministre d’État rwandaise chargée de la planification économique, Claudine Uwera, déclare : « Le Rwanda donne le ton avec la production de vaccins et de médicaments essentiels et la transformation pharmaceutique dans le cadre de la ZLECAf. La ZLECAf, ajoute-t-elle, a créé des opportunités à travers les chaînes de valeur. Le pays a été le premier à ratifier l’Accord et est en train de ratifier le Protocole sur le commerce et les services.
Robert Ochola, Directeur général d’AfricaNenda, Kenya, expliqué les efforts fournis pour améliorer le coût des transferts monétaires afin de réduire le coût du commerce transfrontalier. « Nous devons innover au niveau national et harmoniser les politiques, créer des centres de données et renforcer les capacités pour le système de paiement interne afin de réduire les coûts », dit-il.
L’Afrique, déplore-t-il, est le continent le plus cher en matière de transferts monétaires.
Analysant le potentiel de la ZLECAf dans la réduction des vulnérabilités, Mme Treasure Maphanga, Directrice des opérations, AeTrade Group, Rwanda, déclare au panel que son organisation est une entreprise sociale travaillant avec le secrétariat de la ZLECAf pour les accompagner dans la mise en œuvre de l’Accord. « AeTrade Group a mis en place une plateforme commerciale travaillant avec les femmes dans les entreprises et promouvant le commerce », indique Mme Treasure Maphanga. « Ce qui manque, c’est de fixer des objectifs, comme le nombre d’emplois que nous créerons. Nous avons besoin d’une approche d’identification des PME, en particulier celles dirigées par des femmes et des jeunes qui sont plus vulnérables ».
Briggette Harrington, Présidente-Directrice générale d’Igire Coffee Company Ltd au Rwanda, a évoqué l’expérience de son entreprise en tant que l’une des premières entreprises à commercer avec le Ghana sous la rubrique de la ZLECAf. Il faut poursuivre nos efforts en matière de normalisation et de lignes directrices communes pour les tests de produits, déclare-t-elle.
Lors des discussions sur les opportunités que le secteur de la santé peut exploiter grâce à la ZLECAf, la session a noté que l’Afrique reste dépendante des importations jusqu’à 90 % de ses besoins pharmaceutiques et que les restrictions à l’exportation sur les principaux produits pharmaceutiques qui ont été imposées pendant la pandémie de COVID-19 ont été un coup de semonce pour l’Afrique. Michel Sidibé, l’Envoyé spécial de l’Union africaine pour l’Agence africaine des médicaments explique que l’un des secteurs prioritaires pour la ZLECAf est la santé et l’accès aux médicaments. « La ZLECAf peut nous aider à transformer l’industrie pharmaceutique et à en faire une centrale manufacturière. Il appelle à davantage de promotion de la production locale, de la recherche et du transfert des technologies et de l’innovation ».
Yusuf Daya, Expert en relations bancaires et en politique commerciale d’AFREXIM, a déclaré que la ZLECAf est une opportunité de faire avancer l’Afrique en remontant les chaînes de valeur. « Les pays doivent prendre des mesures pour investir dans le renforcement des capacités, le ré outillage et investir dans des mesures à long terme pour avoir un impact significatif. La Banque travaille avec le Secrétariat de la ZLECAf pour créer un fonds d’ajustement en appui à la mise en œuvre de la ZLECAf.
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