Les Sfaxiens ont raté de peu le succès face aux Qataris. El Badri a passé un peu de son métier sur l'équipe qui pouvait faire mieux.
Pour son premier examen à la tête des «Noir et Blanc», le nouveau coach Houssem El Badri a été à deux doigts de remporter les trois points de la victoire devant le Qatar Sports Club. S'il n'a pas encore eu le temps d'apporter de grands changements au groupe et de corriger pas mal d'imperfections, on a senti quand même qu'il a donné, par son coaching serein, le premier élément de cette métamorphose, qui est la confiance. «Le potentiel humain est bon et il est perfectible avec le temps», a- t-il affirmé dans sa déclaration d'après-match avant d'ajouter : «Je suis venu pour un projet qui s'étend sur le moyen terme et pas pour une mission de quelques mois. J'ai la conviction que je peux faire du beau travail avec ce bon groupe. Si je n'avais pas ce pressentiment, j'aurais refusé cette tâche».
Regrets
La partie contre le club qatari a montré que le CSS a les moyens de perfectionner son jeu et il ne lui a manqué que la réussite devant les buts. «Ce sont ces déchets dans le jeu qu'il faut corriger, surtout dans la zone de vérité adverse», remarque avec regret le coach égyptien. «Le premier devoir d'un attaquant en position idéale de marquer, c'est d'être efficace et de mettre la balle au fond des filets. Mohamed Kanté a cherché le beau geste dans la conclusion et a privé l'équipe d'un succès qui aurait pu doubler nos chances pour la deuxième manche le 11 avril à Doha. Nous ferons de notre mieux pour ne pas regretter ce gâchis».
Retour au 3- 5 -2 ?
A Doha, il va falloir jouer pour marquer pour venir à bout de l'équipe qatarie dans son fief et arracher la qualification. Et pour parvenir à ce succès, il faudra mettre les moyens et surtout appuyer un peu plus sur l'accélérateur dans les montées offensives tout en restant vigilants derrière pour ne pas prendre de but. Houssem El Badri, un grand adepte du système en 3- 5 -2 pour l'avoir bien utilisé avec El Ahly, a-t-il été bien convaincu que ce schéma testé contre Qatar S C sans grand succès peut bien fonctionner avec les «Noir et Blanc» ? Nebil Kouki en a fait avant lui sa stratégie de prédilection, mais il avait deux bons latéraux qui étaient les moteurs de réussite de ce système, Mohamed Ben Ali et Houssem Dagdoug. Avec Mohamed Salah Mhadhebi et Mohamed Amine Hamrouni, il n'y a pas cette vitesse et cette force de percussion sur les flancs et c'est un handicap majeur qui peut être un frein à l'efficacité de ce système.
A Sfax, avec une seule pointe classique, Amen Allah Haboubi, ce fut plus un 3 - 6 -1 défensif et peu créatif qu'un 3 - 4 - 3 de pressing haut. Les occasions de but ont été ainsi très rares malgré le peu de danger que représentait un adversaire modeste et prenable. Ismail Diakhité ne peut évoluer comme deuxième fer de lance et il n'est bon que comme joueur de couloir droit. Mohamed Kanté, lui, ne peut être utile que comme régisseur et pourvoyeur des dernières passes décisives. Alors que Zied Ben Salem aurait pu être une solution pour plus de poids au compartiment offensif, mais il est en conflit avec le club et actuellement hors effectif. Houssem El Badri a fait un premier état des lieux et il en est sorti avec quelques enseignements prometteurs malgré plusieurs lacunes à corriger.
Une qualification pour la Coupe du Roi Salmane confortera son optimisme et lui permettra d'attaquer la phase du play-off avec l'intime conviction de pouvoir remettre la grosse cylindrée sfaxienne en marche et la faire carburer à fond. On a très peu vu Houssem El Badri sur la ligne de touche lors du match aller, mais son impact sur le comportement collectif de son groupe était palpable. C'est une force tranquille qui donne de l'assurance et de la confiance sans avoir à gesticuler, crier tout le temps et saouler ses joueurs de consignes tout au long des 90 minutes de jeu. Le travail dans la sérénité sous la houlette d'un grand coach qui rassure, c'est ce qui manque à ce nouvel amalgame de joueurs jeunes et perfectibles.
