Tunisie: Impact du stress hydrique | La sécheresse chronique menace la culture des céréales

5 Avril 2023

Dans les champs, les agriculteurs attendent désespérément la pluie. C'est, les yeux rivés au ciel, qu'ils scrutent la moindre goutte de pluie. Les champs sont sevrés d'eau à cause des conditions climatiques qui ont impacté lourdement la production agricole, surtout céréalière, élément vital pour la sécurité alimentaire du pays. La production céréalière de l'année devrait enregistrer une baisse du fait que la céréaliculture dépend fortement du climat au point d'engendrer des fluctuations fréquentes des rendements d'une année à une autre.

Ces dernières années, les sécheresses ont porté un coup dur à cette filière essentiellement pluviale, dans un pays déjà confronté à un stress hydrique important.

Selon le premier rapport trimestriel de 2023 sur la situation alimentaire mondiale publié par la FAO le 1er mars, la production de céréales a été estimée à 3,3 millions de tonnes en 2022, en baisse de 68 % par rapport au stock de 10,5 millions de tonnes enregistré un an plus tôt, et de 58 % par rapport à la production moyenne des cinq dernières années, qui était de 7,9 millions de tonnes. Cette situation est due à la persistance de la sécheresse qui a grevé les performances des différentes filières céréalières, affectant les exploitations agricoles et l'appareil productif du pays.

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Le déficit en pluviométrie enregistré durant des mois, sur l'ensemble du pays, est manifestement source de sérieuses craintes sur la campagne céréalière et son impact direct sur la sécurité alimentaire. La raréfaction des eaux met ainsi sous pression le secteur agricole, toutes filières confondues, mettant le pays en état d'alerte, qui doit ainsi se préparer à la riposte.

Zones semi-arides

Aux dires de Mohamed Taher Nabi, représentant du syndicat national des agriculteurs, «cette année sera très difficile, et ce, en raison de la baisse considérable de la production céréalière due essentiellement au stress hydrique et aux changements climatiques». Et d'ajouter que la plupart des zones céréalières, dont Béja, Zaghouan, Siliana et Le Kef, sont qualifiées comme semi-arides à cause du manque de précipitations, soulignant que le taux de germination des céréales n'a pas dépassé les 20%. Nabi a appelé les autorités compétentes à venir au secours des agriculteurs qui font face à des difficultés à cause de la perte à la production, en fournissant les semences nécessaires pour la prochaine saison agricole et en adoptant des mesures leur facilitant le paiement des crédits bancaires.

En ce qui concerne la baisse de la production agricole, l'expert considère que la Tunisie pourrait combler ce déficit en faisant recours à l'importation malgré les conséquences de cette décision sur le plan budgétaire.

Les échanges mondiaux de céréales reculent

A l'échelle mondiale, les stocks de céréales à la clôture de la campagne de 2023 devraient diminuer de 1,2 % par rapport à leurs niveaux d'ouverture et s'établir à 844 millions de tonnes, car les prélèvements prévus sur les stocks mondiaux de céréales secondaires et de riz devraient contrebalancer un accroissement des stocks de blé. Sur la base des dernières prévisions, le rapport stocks/utilisation de céréales au niveau mondial en 2022-2023 s'établirait à 29,5 %, soit un peu moins que le chiffre de 30,7 % enregistré en 2021-2022, mais une offre encore globalement confortable.

À 306 millions de tonnes, les prévisions de la FAO concernant les stocks mondiaux de blé en 2022-2023 indiquent une hausse des réserves de 4,1% par rapport à leurs niveaux d'ouverture.

Les échanges mondiaux de céréales en 2022-2023 devraient reculer de 1,8% par rapport à leur niveau de 2021-2022 et tomber à 473 millions de tonnes, un niveau quasiment identique à ce qui était prévu auparavant. Établies à 223 millions de tonnes, les prévisions de la FAO relatives aux échanges de céréales secondaires en 2022-2023 (juillet-juin) indiquent toujours un repli de 3,3% par rapport à leur niveau de 2021-2022, sous l'effet de la réduction prévue des échanges mondiaux d'orge et de sorgho, tandis que les échanges mondiaux de maïs devraient rester à peu près au même niveau qu'en 2021-2022.

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