Maroc: Immobilier/Ramadan - Les bureaux de vente passent à l'action après l'Iftar

Avec les changements de taille qu'il impose au niveau des habitudes et comportements, le mois sacré de Ramadan pousse les promoteurs immobiliers à opter pour la stratégie d'ouverture des bureaux de vente après la rupture du jeûne afin de maintenir le rythme de leur activité et de booster leurs ventes.

A l'heure de l'Iftar, les Marocains assistent déjà à un long défilé des différentes publicités des groupes immobiliers avec des séquences de musiques, de danses, etc, dans l'objectif de séduire le maximum de clients, tout en insistant sur un important message à la fin de chaque publicité : "Nos bureaux sont ouverts après la rupture du jeûne".

Pour assurer davantage de succès à cette stratégie, les promoteurs immobiliers aménagent leurs bureaux d'une manière assez particulière pour s'adapter avec l'ouverture nocturne durant le mois de Ramadan et ce, en prévoyant des animations et shows sur place en vue de créer une ambiance conviviale.

Contacté par la MAP, l'expert en immobilier et auteur du guide "Répons'IMMO", fondateur de www.reponsimmo.com, Amine Mernissi, a affirmé que le changement dans le quotidien des Marocains durant le mois de Ramadan impacte l'activité immobilière en général et les bureaux de vente en particulier.

La journée, étant rythmée par le jeûne, le manque d'énergie ou d'esprit réceptif, laisse peu de place aux déplacements non essentiels pour les jeûneurs, a-t-il noté, ajoutant que c'est plutôt après la rupture du jeûne et jusque tard dans la soirée, que les bureaux de vente vont connaître un regain d'activités et s'apprêter à recevoir les clients dans un climat détendu parfois même festif.

Ramadan, a poursuivi M. Mernissi, peut être l'occasion pour les promoteurs de renouer contact avec leurs clients et prospects dans un climat particulier, à savoir une ambiance conviviale, essentiellement en soirée.

En effet, à l'instar de toutes les fêtes religieuses à travers le monde comme Noël, le neuvième mois du calendrier islamique représente pour certains une opportunité en or en vue de commercialiser les services, les produits et les offres de l'immobilier.

Chaque année durant le Ramadan, les bureaux de vente ont tendance à étendre leurs heures d'ouverture jusqu'à minuit et à proposer des promotions et des offres spécifiques à ce mois sacré. Ce n'est pas un hasard si les publicités à l'heure de l'Iftar sont massives pendant le mois de Ramadan.

Le côté positif du Ramadan pour les commerçants est une hausse de la demande de biens et de services et de la consommation. Ce qui signifie souvent des prix et des marges bénéficiaires plus élevés pour les commerçants. La frénésie dépensière, au-delà de l'alimentaire, est ainsi devenue un élément fondamental du décor ramadanesque.

À cet égard, l'expert fait valoir que le Ramadan est propice aux "Deals" immobiliers, il crée à son tour l'opportunité. "Des offres spéciales sont présentées à cette occasion. Formule de financement attractive, remise spéciale, offre d'ameublement, déstockage avec ristourne intéressante, sont autant de leviers que les promoteurs peuvent actionner pour répondre aux différents besoins d'investissement de leur clientèle", a-t-il dit.

Par ailleurs, avec les signes croissants des rétroactions négatives entre le pouvoir d'achat, l'activité commerciale et le secteur financier, l'acquisition de biens immobiliers est de plus en plus recommandée comme moyen pour protéger son épargne des effets de l'inflation.

M. Mernissi a dans ce sens souligné l'impact de la hausse des prix sur le pouvoir d'achat, notant que "la crise économique étant bien là, la menace sur l'emploi et la stabilité financière des ménages nourris par une inflation galopante ont hypothéqué les velléités d'acquisition".

Il a ainsi mis en avant la nécessité d'amortir le choc par des "Ramadan Deals" qui redonnent une bouffée d'oxygène financière aux acquéreurs potentiels à un moment où tout l'écosystème immobilier est en proie au doute.

Plusieurs types de commerce connaissent également une forte augmentation de leurs ventes durant le Ramadan, les investisseurs coopérant avec le Maroc verraient ainsi le Ramadan comme une période de prudence et de baisse de productivité, mais aussi comme une période d'opportunités, notamment dans les secteurs relatifs à l'industrie alimentaire et à l'hôtellerie, tous deux fortement liés à l'activité immobilière, et particulièrement le locatif.

Mais in fine, comme dans toute entreprise ou secteur économique, c'est la façon dont l'opportunité est gérée qui fait la différence, et durant le Ramadan, tout est question d'adaptation.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.