Malgré les secousses en 2022 de l'inflation, qui a entraîné une hausse des prix avec des effets dévastateurs à Maurice, le potentiel du groupe d'assurances à faire des profits n'a pas été écorché.
C'est une des nombreuses observations qui émergent de l'examen des données sur la situation financière du groupe MUA pour l'exercice qui s'est terminé au 31 décembre 2022. Données rendues public le 31 mars 2023 aux termes des obligations boursières du groupe dont les valeurs sont cotées à la Stock Exchange of Mauritius.
En effet, on note une baisse des bénéfices réalisés par le groupe après la prise en compte de ses obligations fiscales qui ont enregistré une hausse de Rs 16,2 millions (18,5 %) passant de Rs 87,7 millions en 2021 à Rs 103,9 millions en 2022. Leur montant a chuté de Rs 415 millions en 2021 pour descendre à Rs 338 millions en 2022, soit une baisse de Rs 77 millions -19 %.
Faut-il pour autant s'inquiéter ? Ce n'est pas l'avis de Joerg Weber, le Chief Executive Officer (CEO) du groupe. Non pas parce qu'une baisse de profits ne doit pas constituer un sujet de préoccupation mais parce qu'il existe des phénomènes qui sont hors du contrôle de la direction du groupe. Ce qui ne l'empêche pas de rebondir. «À Maurice», devait-il souligner, «notre potentiel à récolter des bénéfices n'a pas été épargné de l'état dans lequel le marché s'est retrouvé avec une hausse de l'inflation que personne ne pouvait prévoir. Concrètement, la hausse du coût des réclamations se faisait à un rythme qui ne pouvait être ajusté par les primes d'assurance. Qu'à cela ne tienne, les opérations de General Insurance ont été profitables même si le retour est passé de Rs 93 millions à Rs 23 millions en 2022.»
Secoué, le groupe l'a certes été, mais cela signifie-t-il qu'il va baisser les bras ? Il promet de retrouver la vitesse à laquelle il souhaite voir ses opérations évoluer. L'esprit combatif du CEO a pris le dessus sur les événements imprévus qui ont ponctué les opérations du groupe en 2022. «Nous n'avons pas changé de cap. Nous sommes résolus à faire de la nécessité de créer de la valeur pour nos actionnaires notre préoccupation principale.
Les facteurs fondamentaux sur lesquels repose la raison d'être même du groupe sont solides. Nous avons tous les éléments pour nous convaincre que nous allons tirer profit de notre stratégie à disposer d'un solide ancrage sur le marché du continent africain, caractérisé tant par son dynamisme que par son potentiel de croissance.»
En effet, le rapport financier n'a pas manqué de mettre en évidence les signes de la bonne santé du secteur des assurances sur le continent, plus précisément au Kenya. Le niveau de profitabilité a sensiblement augmenté sur le marché du Kenya, fait-on observer, même s'il était indispensable de consolider davantage le niveau des réserves afin d'être en mesure de satisfaire les anciennes réclamations d'accident ou encore de prendre les dispositions requises pour faire face aux pertes susceptibles de se manifester au niveau des dettes financières, en raison des situations de fluctuation toujours possible sur le marché des changes.
En dépit de tous ces facteurs qui peuvent avoir des conséquences pour la trésorerie du groupe, ses sociétés subsidiaires qui évoluent sur le marché des assurances de l'Afrique orientale ont engrangé des bénéfices de Rs 52 millions. Ce qui représente une hausse de 373 %. Mieux, le montant rapporté par la vente de primes a connu une hausse de 14 % même si la société subsidiaire du Kenya était confrontée à une situation où il fallait à tout prix mettre en oeuvre un plan d'assainissement de son portefeuille, dans le cadre d'une stratégie visant à rechercher des opportunités susceptibles d'entraîner une hausse de ses bénéfices.
