Madagascar: Trafics d'or - Des dossiers en instance au niveau de la justice

La justice a fait preuve de célérité dans le traitement du dossier relatif au pillage à grande échelle d'or dans la commune de Marokoro, Maevatanana.

Quelques semaines après leur arrestation, les trois ressortissants chinois qui sont tombés dans les mailles du filet des autorités gouvernementales dans le cadre d'une exploitation aurifère sauvage à Marokoro, Maevatanana, ont été mis sous mandat de dépôt et sont écroués à la prison d'Antanimora, Ils ont été pris en flagrant délit, interpellés sur les lieux, arrêtés puis emmenés à Antananarivo dans la nuit du 19 mars dernier. A cette vitesse, la justice peut vite expédier les autres dossiers qui lui ont été affectés concernant les autres trafics de ressources minières qui ont fait beaucoup de bruits dans le pays.

Analalava

En avril 2022, trois individus A.C et S.I, âgés de 23 et 38 ans, lesquels sont respectivement originaires d'Ambilobe et de Nosy-Be et A.M.N âgé, quant à lui, de 45 ans est originaire d'Antananarivo, ont été interpellés le vendredi 08 avril 2022 par des éléments de la gendarmerie de la brigade d'Antonibe. Ils ont été interpellés dans le fokontany d'Anjajavy, commune rurale d'Antonibe du district d'Analalava, avec quatre lingots d'or. Les gendarmes ont été signalés par la population d'Anjajavy de l'existence de trois personnes suspectes qui rodaient dans cette localité lointaine.

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Le va-et-vient d'une moto vers un petit embarcadère auquel est arraisonnée le voilier Vanille 411 a mis la puce à l'oreille des badauds dans le paisible fokontany d'Anjajavy. La piste d'un trafic d'or est toute de suite privilégiée par les premiers éléments de l'audition menée par la gendarmerie et les lingots d'or ont été immédiatement saisis. L'affaire est encore une fois portée devant la justice et l'interpellation de ces trafiquants à Analalava prouve, une fois de plus, que le pillage des ressources minières se poursuit. Mais, une année après les faits, les cerveaux de ce trafic à Anjajavy restent toujours inconnus du grand public.

Ampandrianomby

En juin de l'année dernière, l'affaire des vols de lingots d'or et des pierres précieuses dans le coffre-fort du ministère des Mines et des Ressources stratégiques a fait aussi scandale. Il s'agit, en vérité, de 36 kg d'or et de kilos de pierres précieuses. Contrairement à d'autres pillages qui ont été organisés sur des mines, le vol a été perpétré dans les locaux du ministère.

Les dirigeants du ministère l'ont découvert, en mai 2022, lors de la procédure de passation de services entre l'ancien Directeur général des mines et l'actuel titulaire du poste à Ampandrianomby. L'affaire est entre les mains de la justice. En juin 2022, l'ampleur du vol n'a pas laissé insensible l'exécutif qui a tout de suite enclenché une procédure judiciaire pour faire la lumière sur cette affaire qui a provoqué l'indignation. Des hauts responsables du ministère ont été placés sous mandat de dépôt. Mais, quelques mois après les faits, ils bénéficient de la liberté provisoire.

Le peu d'informations qui filtrent au niveau de la justice sur cette affaire accréditent le scénario d'un vol organisé. Mais, presque une année après l'éclatement de cette affaire, les véritables cerveaux du vol de ces lingots et des pierres précieuses à Ampandrianomby ne sont toujours pas inquiétés. Alors que l'Etat a beaucoup perdu dans ce vol, le préjudice est évalué à plus de 7 milliards ariary, avec un cours de l'or qui frôle actuellement les 200 000 ariary.

Moroni

La justice est également attendue pour faire la lumière sur le trafic de 49 kg d'or intercepté aux Comores fin 2021. Deux Malgaches qui sont impliqués dans cette affaire ont été déjà extradés dans le pays depuis le début de l'année dernière.

Le déplacement express de l'ancien ministre de la justice, Herilaza Imbiki, à Moroni, en début d'année 2022, et qui avait pour objet de démêler le trafic de 49 kg d'or ont pu avancer le dossier. Mais depuis plusieurs mois maintenant, l'affaire est presque mise sous le boisseau. Un silence de cathédrale règne sur le dossier pour laisser, encore une fois, aux véritables cerveaux de ces trafics d'or d'être à l'abri des poursuites judiciaires.

Quant à l'affaire des 73,5 kg d'or en lingots, le dossier piétine. Deux ans après les faits, la justice malgache attend toujours le feu vert des autorités sud-africaines pour dénouer le trafic qui a fait jaser. Madagascar a demandé, via les canaux diplomatiques, l'extradition des trois Malgaches arrêtés à Johannesburg en janvier 2021, ainsi que le rapatriement des 73,5 kg d'or saisis par les autorités sud-africaines. Plus de vingt-quatre mois après l'arrestation, la partie malgache a du mal à convaincre la justice sud-africaine.

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