Le parquet général près la Cour d'appel de Kinshasa-Gombe a mis en détention, depuis le 7 avril, deux anciens directeurs généraux de l'Agence congolaise des grands travaux (ACGT) ainsi que le directeur financier de cet établissement public.
Les trois responsables de l'ACGT sont poursuivis pour surfacturation des travaux, donc de détournement de deniers publics, dans le cadre du contrat chinois. Il s'agit de Bisimwa et de son successeur, Charles Médard Ilunga, ainsi que du financier Willy Mbonda.
La surfacturation pour laquelle sont rendus responsables ces anciens dirigeants de l'ACGT avait été dénoncée dans un rapport de l'Inspection générale des finances (IGF), après l'enquête sur le contrat chinois. L'IGF, en effet, avait contesté la réhabilitation de l'immeuble de l'hôpital du cinquantenaire et son équipement à hauteur de 114 millions de dollars américains. Il en était également le cas pour certaines artères dont les boulevards du 30-juin, Lumumba et Triomphal avec des coûts également exagérés.
C'est donc ce rapport qui a motivé la requête d'information initiée le 9 mars dernier par le procureur général près la Cour d'appel de Kinshasa-Gombe. Ce dernier a fait recours à l'IGF, au Bureau technique de contrôle, à la Brigade judiciaire et à la Coordination nationale de la police judiciaire pour enquêter sur les dépenses des fonds alloués aux travaux de différentes infrastructures exécutés dans le cadre du contrat chinois.
Dans sa requête, le procureur général Robert Kumbu a noté que « les éléments en sa possession faisaient état des cas de surfacturation des travaux d'infrastructures réalisés dans le cadre de la convention de collaboration du 22 avril 2008 du contrat chinois entre la République démocratique du Congo et le Groupement d'entreprises chinoises, d'achèvement des travaux pourtant totalement financés et d'inexécution des travaux déjà financés ». Pour ce haut magistrat, qui évoque l'exagération des coûts unitaires et des taux de certains frais normaux, mais aussi l'introduction dans les coûts de rubriques inexistantes dans les marchés du genre « somme à valoir », « la surfacturation dénoncée provient de plusieurs artifices mis en oeuvre à l'occasion de la conclusion des contrats des travaux d'infrastructures et de leur exécution ».