Nelson Chamisa a été officiellement désigné mercredi candidat à la présidentielle de son parti, le CCC. La Coalition des citoyens pour le changement, principal parti d'opposition.
La date des élections (présidentielle et législatives) n'a toujours pas été fixée, mais elles devraient avoir lieu avant fin aout. À l'approche du scrutin, l'opposition accuse le régime de harceler ses militants en multipliant les arrestations et les poursuites judiciaires. Cette semaine, la porte-parole du CCC a été condamnée à une amende pour diffusion de fausse information.
Fadzayi Mahere a été condamné pour avoir publié sur les réseaux sociaux une vidéo montrant un policier zimbabwéen matraquant une jeune femme avec un bébé sur son dos. Les autorités accusent la porte-parole de l'opposition d'avoir diffusé de fausses informations préjudiciables à l'image de la police.
Son procès aura duré deux ans, après quoi Mahere a été condamné à une simple amende. Cela fait partie d'une stratégie, explique la directrice d'Amnesty internationale dans le pays : arrêter, incarcérer, faire trainer les procès pour intimider l'opposition.
Selon le parti de Nelson Chamisa, plusieurs centaines de leurs militants ont été arrêtés ces derniers mois, parfois brièvement détenus avant d'être relâchés faute de motifs.
L'un d'eux, le député Job Sikhala est actuellement détenu depuis près de 10 mois dans une prison de haute sécurité de Harare. Il est accusé de troubles à l'ordre public. Son procès a été reporté à plusieurs reprises, et à chaque fois, il comparait les mains et les pieds enchainés. Et a été arrêté 67 fois, sans jamais avoir été condamné, indique son avocat, pour qui il s'agit d'une véritable persécution politique