Le Gabon vient de modifier sa Constitution. Le Parlement réuni en Congrès a voté sans surprise à une écrasante majorité, des changements dans 6 articles. Désormais, tous les mandats politiques sont élus pour une durée de 5 ans.
Le texte consacre aussi le principe de la non-limitation des mandats. Les élections s'organiseront selon un scrutin à un tour et non plus deux. On note aussi des changements dans le montant des cautions et l'âge d'éligibilité des candidats. Tout cela modifie les règles du jeu à quelques mois seulement des élections.
Il ne reste plus que la promulgation du président Ali Bongo pour cette réforme, qui s'appliquera dans quelques mois à la présidentielle, aux législatives et aux locales. Avec le scrutin à un tour, l'opposition va devoir se rassembler si elle veut battre le pouvoir avec, comme en 2016, une candidature unique.
« Il faut une entente autour d'une personnalité forte, choisie à l'issue d'une large concertation », estime Minault Zima Ebeyard. Le député de l'Union Nationale souhaite attendre que chaque parti annonce son candidat. « On verra la procédure si elle a lieu, mais c'est mieux d'abord que tous les candidats se prononcent pour qu'on sache avec qui rouler. Ensuite, il faudra adopter le principe de cette candidature unique, car la question ne fait pas encore consensus », indique l'élu. Dans le passé, il y a eu l'organisation de conclaves ou comme en 2016 un panel de candidats et personnalités pour s'accorder autour d'un seul candidat.
Depuis janvier et la création de la plateforme Alternance 2023, les principales formations peaufinent leur stratégie sur ses questions. Or le groupe s'est fracturé. Deux grands mouvements notamment, PG41 et Les Démocrates, ne participent plus aux discussions. « C'est eux qui sont partis, c'est eux qui n'ont pas voulu jouer le jeu. Ces opposants se sont présentés eux-mêmes au service de l'État, comment peut-on négocier avec eux ? », s'interroge François Ndong Obiang. Le président du parti Réagir estime que le dialogue reprendra s'il y a une véritable volonté, et si ces groupes « veulent revenir à des sentiments d'une véritable opposition ».
En attendant, le pouvoir lui frotte les mains. « Il y a qu'à voir les échanges qu'on a observé, et donc je pense qu'aujourd'hui, l'opposition est si divisée qu'il n'y a aucune dynamique unitaire qui manifestement se dégage en leur sein. Notre parti lui se prépare sereinement », indique David Ella Mintsa, porte-parole du parti présidentiel PDG.