En République démocratique du Congo (RDC), le procès sur l'assassinat des membres du parti politique Unafec s'est ouvert, vendredi 7 avril, à Lubumbashi dans le sud-est du pays. Deux soldats de la brigade d'infanterie comparaissaient devant le tribunal militaire. Ils sont accusés « d'assassinat et de violation des consignes ».
Les faits se sont produits le 23 mars dernier dans le quartier Bongonga lors d'une altercation entre des militants de l'Unafec et un groupe de militaires, ce qui aurait causé la mort d'une dizaine de personnes. Lors de cette première journée d'audience, près de 200 personnes et une dizaine de médias étaient présents dans la salle d'audience.
À la barre, se trouvent deux soldats, âgés de 21 et 23 ans qui ont à peine une année de service militaire. Le ministère public les accuse d'« assassinat par balles » de six membres du parti politique Unafec. Tout en affirmant avoir agi sur ordre de leur chef, les deux accusés ont plaidé « non coupable ».
Divergences
À côté d'eux, se tiennent les parents des victimes, assistés également de leurs avocats. Les divergences ont persisté tout au long de l'audience, tant sur les circonstances de ce drame que sur le bilan, de six morts officiellement. L'UNAFEC parle d'une vingtaine de tués. Les parties ont alors exigé la comparution de certains témoins. Me Kikaba Kalelwa, avocat des accusés
« Il faut faire comparaître les responsables de la Croix Rouge qui auraient enterré certains corps sans la présence de leurs familles, et aussi les responsables de l'Unafec ainsi que les responsables de nos clients, les militaires », précise Me Kikaba Kalelwa, avocat des accusés.
Comparution de l'État congolais demandée
Les avocats des familles des victimes, eux, réclament également la comparution de l'État congolais. « Si les deux militaires sont condamnés dans cette affaire, l'État congolais le serait aussi car il serait reconnu civilement responsable », indique Me David, avocat des victimes. La prochaine audience est fixée au mardi 11 avril pour l'audition des témoins.